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Drones, mâles stériles, pièges... Comment les villes luttent contre les moustiques tigres

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Alors que les températures se réchauffent et l'été approche, les moustiques tigres sont de retour. Partout en France, les communes se mobilisent et optent pour diverses méthodes, avec le même objectif: réduire le nombre de moustiques tigres.

Les communes contre-attaquent. Pour se débarrasser du moustique tigre, de plus en plus présent en France. Cette semaine, la ville de Brive, en Corrèze, a commencé à relâcher des moustiques pour perturber la reproduction du moustique tigre. 11 millions de mâles stériles seront lâchés d'ici à la fin de l'été.

Ces mâles, élevés dans une ferme à insectes, puis stérilisés à l’âge adulte par irradiation de leur ADN, sont capables de s'accoupler mais ils ne peuvent pas produire de descendance. Les femelles, qui sont les seules à piquer, s’accouplent avec eux et finissent par pondre des œufs vides. Elles sont trompées, sans utiliser de produit chimique et sans danger pour l'environnement.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Le dossier compliqué par Matthieu Belliard : Moustique tigre, les communes contre-attaquent - 16/05
3:21

Pour que cela soit efficace, il faut déverser dix moustiques stériles pour un seul moustique sauvage. La méthode a été testée à La Réunion avec des résultats jugés prometteurs. Brive est la première ville en métropole à l'expérimenter.

Toutes les villes se mobilisent

D'autres communes optent pour des méthodes différentes. En banlieue parisienne, la ville de Levallois-Perret attire et piège les femelles dans une boîte qui diffuse une odeur proche de celle de la sueur humaine. À Hyères, dans le Var, et dans plusieurs communes de Charente-Maritime, des drones sont utilisés pour identifier et traiter des points d’eau stagnante dans des zones inaccessibles.

En Occitanie, autour de Montpellier, en Camargue aussi, des brigades spécialisées interviennent pour pulvériser des larvicides. Cette diversité de méthode illustre la difficulté à laquelle font face les communes touchées par ce petit nuisible de 5 millimètres.

Les villes redoublent d'effort puisque les moustiques tigres refont leur apparition avec l'adoucissement des températures, qui dépassent désormais régulièrement les 15 degrés. Les œufs pondus l’année précédente sont en train d'éclore. Les alertes sont en hausse sur les applications et portails dédiés. L’Agence nationale de sécurité sanitaire recense les signalements.

Un insecte discret et redoutable

Le moustique tigre, qui vient d'Asie, est noir et rayé de blanc. Cet insecte a colonisé l’Europe par le commerce international. Il a détecté pour la première fois en métropole en 2004 dans les Alpes Maritimes. 

Son agressivité et sa discrétion en font un nuisible redoutable, surtout qu'il est actif tout au long de la journée et vole souvent bas, près des chevilles et des mollets. Le moustique tigre représente également un enjeu sanitaire, puisqu'il transporte des maladies.

Le réchauffement climatique accentue sa progression et selon l'ANSES, le risque d'épidémie de dengue, de chikungunya ou de Zika en France métropolitaine est désormais considéré comme "assez élevé" pour les cinq prochaines années.

Les communes ne sont pas les seules à pouvoir agir. Les Français peuvent aussi contribuer à lutter contre les moustiques tigres, qui pondent dans de très petites quantités d'eau. Il est conseillé de vider les récipients tels que les coupelles de fleur ou les seaux, de couvrir les réservoirs d'eau et d'entretenir les gouttières.

Des mairies distribuent des moustiquaires de gouttières ou proposent des diagnostics à domicile. Tailler les herbes hautes, ramasser les fruits tombés au sol peuvent également permettre de limiter la présence des moustiques.

Matthieu Belliard