"On vit dans la peur": à Hyères, des policiers en renfort devant une crèche dans un quartier touché par des fusillades

Des policiers municipaux postés toute la journée devant une crèche. C'est la situation dans le quartier du Val des Rougières, à Hyères (Var). Après plusieurs fusillades dans ce quartier gangrené par le trafic de drogue, dont une en plein jour la semaine dernière, la mairie a décidé de poster des policiers pour sécuriser la crèche toute proche. Objectif, rassurer le personnel et les parents.
À dix minutes de la plage, sur les hauteurs de la ville, Abdel vient récupérer son petit dernier à la halte-garderie du quartier, qui a retrouvé un semblant de calme. “Ça va mieux maintenant avec la présence de la police, les contrôles qu’ils font tous les jours”, indique-t-il.
Mais ce père de famille ne se fait pas d’illusions. Il sait très bien que cette présence policière n’est pas prévue pour durer.
“Ça ne me rassure pas, car dès qu’ils vont partir, ils vont revenir. Avec les enfants, on ne vit plus ici, chez nous, on vit chez la mamie. Je ne reste plus ici, même s’il y a un poste de police en bas de chez moi”, pointe-t-il.
"Je veux quitter la ville"
Quitter le quartier, c’est aussi ce qu’envisage désormais Shéhérazade, maman de trois enfants dont l’immeuble a été touché par les tirs.
“On vit dans la peur. Je m'apprête à partir d’ici carrément, j’ai fait une demande de mutation. Je veux quitter la ville. Moi, personne ne peut me rassurer, même s’il y a la police. Mes enfants ne méritent pas de vivre comme ça”, assure-t-elle.
Après plusieurs opérations antidrogue menées dans le quartier depuis près d’un an, dealers locaux et marseillais s’affrontent pour récupérer le contrôle de plusieurs points de deal.
"Marseille, malheureusement, essaime son savoir-faire"
"Nous constatons que nos organisations criminelles essaiment dans le Var, le Vaucluse, le Gard, avec l’histoire dramatique du petit Fayed, confirme ce mercredi sur RMC le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone. Nous savons, par les enquêtes que nous menons, que le point de deal du Val des Rougières, à Hyères, a fait l’objet d’une attention particulière et d’une volonté de prise de contrôle de clans criminels marseillais. La problématique doit être prise au niveau national parce que Marseille, malheureusement, essaime son savoir-faire."