EHPAD: "Il faut aller vite, très vite", déplore une aide-soignante
Nouvelle grève du personnel et des directions des EPHAD ce jeudi. Ils dénoncent un manque de moyens et de personnels les empêchant d'assurer un service décent aux personnes âgées dépendantes.
Aujourd'hui, ce manque de personnel criant dans certains établissements a des conséquences concrètes sur le quotidien des résidents. RMC a suivi Thérèse, une résidente de 92 ans, pendant une journée dans une maison de retraite de la Sarthe.
A 7h40, Sarah, l'aide-soignante, entre dans la chambre de Thérèse. Pour elle, le compte à rebours commence: "Il faut aller vite, très vite", dit-elle dans un souffle. Thérèse est transportée dans la salle de bains mais rapidement, le manque de temps reprend le dessus: "Je pense que je suis un peu à la bourre". Sarah doit s'éclipser pour aller lever une autre résidente.
"Il faut apprendre à savoir attendre"
"Il faut apprendre à savoir attendre, ne pas s'impatienter", assure Thérèse. Quinze minutes plus tard, l'aide-soignante revient, essoufflée. Direction le petit déjeuner… "J'attends que l'on m'apporte le café chaud", murmure Thérèse. Mais dans la grande salle de restaurant, il y a seulement 9 professionnels pour 60 résidents.
Une heure plus tard, retour en chambre pour Thérèse. Sa fille Odile est venue lui rendre visite. Pour elle, le manque de personnel se ressent tous les jours: "Le personnel est très compétent mais il faudrait plus de moyens. Ma mère est tolérante". Une fois sa fille partie, comme chaque après-midi Thérèse se retrouve seule devant la télé pendant plusieurs heures. "On fait ce qu'on peut", confie une aide-soignante de l'établissement.
Dans un rapport publié mercredi, une mission d'information parlementaire proposait de doubler en quatre ans le ratio d'aides-soignants et infirmiers dans les maisons de retraite médicalisées et de suspendre le volet controversé de la réforme du financement de ces établissements.