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"Emmerder les non-vaccinés": "Après les propos du président, ma fille ne veut plus se faire vacciner" explique Saliha

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La sortie d'Emmanuel Macron, assurant qu'il voulait "emmerder les non-vaccinés", agace certains d'entre eux, qui s'éloignent encore plus de la vaccination.

Communication politique? Avertissement? Fatigue? On ne sait toujours pas vraiment ce qu'a voulu faire Emmanuel Macron en assurant dans les colonnes du Parisien qu'il voulait "emmerder" les non-vaccinés, alors que la cinquième et la sixième vague touchent durement la France. Une chose est sûre, la sortie du président de la République a envahi et occupe désormais l'espace médiatique même à l'étranger. 

Mais sur le terrain, la phrase du chef de l'Etat va-t-elle faire bouger les choses et convaincre les 5 millions de non-vaccinés? Il est encore trop tôt pour le savoir. Les premiers témoignages font plutôt état d'une méfiance accrue. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, une petite majorité des Français (53%) se dit choquée par les propos d'Emmanuel Macron. D'autres s'éloignent encore plus de la vaccination.

"Il va falloir encore six mois pour la convaincre"

"J’ai réussi tout doucement à convaincre ma fille de 21 ans d’aller se faire vacciner et au moment où elle a bien voulu, elle a entendu le président dire qu’il emmerdait les non-vaccinés", raconte ce jeudi sur RMC Saliha, une auditrice. "Elle m’a dit : 'Moi aussi je l’emmerde, ce n’est pas mon père, il n’a pas le droit de nous parler comme ça' et ne veut plus se faire vacciner", déplore-t-elle.

"Je suis dans la mouise, il va falloir encore six mois pour la convaincre. Elle s’est sentie insultée au moment où il a parlé. Je la comprends, elle a 21 ans, c’est le moment où elle prend conscience qu’elle est adulte, elle va bientôt voter et tout s’écroule. Elle a baissé les bras, elle est 'gavée', je ne sais plus quoi faire. En tout cas, merci Monsieur Macron. Ce manque de respect me dérange", ajoute Saliha.

Déjà un effet sur les premières doses?

"Dans le cadre de mes activités, je passe mon temps à dire aux enfants que ce n’est pas bien de parler comme ça. Et en une phrase, il désintègre mon travail", peste sur le plateau des "Grandes Gueules" Elina Dumont, intervenante sociale. "Il va maintenant falloir que je passe mon temps à expliquer aux enfants que ce qu’a dit le président de la République, ce n’est pas bien", ajoute-t-elle.

Mercredi devant l'Assemblée nationale, Olivier Véran voulait pourtant croire à l'effet positif de cette sortie, en annonçant que plus de 66.000 nouveaux Français avaient reçu une première dose de vaccin, un chiffre pas été atteint depuis le 1er octobre. Le ministre de la Santé s'en est félicité, ajoutant qu'il ne "croyait pas au hasard", alors que l'Assemblée se trouve en plein débat sur le pass vaccinal.

G.D.