"En cas de reconfinement, on va vers un écroulement de l'économie française", craint le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux
La situation sanitaire se tend alors que la deuxième vague touche de plein fouet la France. On recensait dimanche 52.000 nouvelles contaminations au Covid-19, un record dans le pays en une seule journée. Conséquence, le spectre d'un nouveau confinement plane de nouveau sur le pays alors que le gouvernement peine à endiguer l'épidémie.
"Pour pouvoir casser la circulation du virus il faut interrompre la circulation des personnes donc le confinement total répond à cette mission. On doit le localiser aux régions où la circulation est menaçante", plaide sur RMC Bruno Mégarbane, le chef du service de réanimation de l'hôpital Lariboisière à Paris.
Un nouveau confinement que le gouvernement envisage de plus en plus mais qui pourrait porter le coup fatal à une économie déjà en berne après deux mois de quarantaine de mars à avril, analyse le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux.
"Ce que je vois de ma fenêtre économique c’est que si on reconfine totalement comme on l’a fait en mars, ce n’est pas une récession de 10% que l’on peut attendre, c’est un écroulement total de l’économie. En mars quand on a confiné, on était en pleine croissance, les entreprises étaient en bonne santé financière, elles ont résisté au choc en se disant qu’elles s’en sortiraient derrière".
"Les dégâts sanitaires seront plus élevés si on a un chômage et des faillites de masse"
Car il craint effectivement qu’un nouveau confinement n’achève l’économie alors que de nombreuses entreprises ont été gravement touchées lors de la première vague, ne se sont pas remises du confinement et sont très endettées : "Il faut trouver le bon niveau de restriction intelligent qui permet à l’économie de continuer. On va vers un écroulement de l’économie française", craint-il.
Pas question pour autant de toucher au travail en entreprise ou de privilégier le télétravail, juge Geoffroy Roux de Bézieux qui avait appelé les Français "à retourner au travail" dès le 4 juin, estimant qu’ils avaient "besoin", de revenir travailler en présentiel.
"J’ai discuté avec l’un des membres du conseil scientifique. Il s’avère que l’essentiel des contaminations n’a pas lieu sur le lieu de travail mais dans le domaine privé !", plaide-t-il toujours. "On doit continuer à travailler sinon les dégâts sanitaires seront plus élevés si on a un chômage et des faillites de masse".
Geoffroy Roux de Bézieux plaide cette fois-ci pour une interaction avec le gouvernement avant la prise d'une décision comme un nouveau confinement, jugeant le couvre-feu et l'application TousAntiCovid inefficaces.