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Étendue de l'ouverture des cabinets médicaux: "Le problème ce n’est pas la permanence des soins"

La cour des comptes veut soulager l'hôpital public en étendant les horaires d'ouvertures des cabinets médicaux. Les médecins généralistes font part de leur ras-le-bol, tandis que les associations de défense des patients sont ravies.

Pour désengorger les urgences hospitalières, la cour des comptes veut étendre les horaires d'ouverture des cabinets. Il y a des carences tôt le matin, tard le soir et le week-end, dit la Cour des Comptes. Elle propose donc de lier "une partie des rémunérations des médecins" à leur participation à la permanence des soins.

"Dire aux médecins, ‘vous êtes rentrés chez vous à 10h du soir, vous allez recommencer à 7h du matin le lendemain’, ce n’est pas possible. Nous les médecins on en peut plus", affirme Claude Leicher, président de MG France, 1er syndicat de médecins généralistes.

"Le pic de fréquentation à l’hôpital ce n’est pas le soir"

"Là où la cour des comptes se trompe c’est que le pic de fréquentation à l’hôpital ce n’est pas le soir, c’est la journée quand nos cabinets sont ouverts. Le problème numéro un, ce n’est pas la permanence des soins, le problème c’est pour nous de nous débarrasser de toutes les tâches administratives non-médicales, de façon à ce que nous puissions accueillir et soigner les gens qui viennent nous voir" explique-t-il.

De leur côté les associations de défense des patients y sont favorables: "Nous avons besoin que les médecins de ville soient disponibles un peu plus tard le soir et les week-end", clame Alain-Michel Ceretti, président de France Assos Santé, association qui défend les intérêts des patients.

"Demande des patients"

"C’est une demande des patients, et il n’y a aucune raison que les médecins ne voient pas leur rémunération améliorée dans la mesure où ils sont d’astreinte. C’est le cas déjà à l’hôpital, un médecin qui fait des gardes à l’hôpital il est bien mieux rémunéré pendant ses gardes", précise-t-il.

La Cour des comptes veut également s’attaquer aux dépassements d’honoraires, en inscrivant dans la loi des "règles de plafonnement". Si le médecin ne les respecte pas, il sera exclu du conventionnement. Autrement dit, ses patients seraient 'dé-remboursés' lors de leur consultation. Aujourd’hui, la consultation chez un médecin non-conventionné est remboursée entre 60 centimes d’euros et 1 euro 20.

Benjamin Smadja (avec G.D.)