"Expliquez-nous": qu'est-ce que le "confinement à l'irlandaise" qui pourrait être appliqué en France?

L’Irlande est premier pays européen à avoir reconfiné il y a une semaine suivie juste après par le pays de Galles. C’est un reconfinement, prévu pour au moins six semaines. Un peu moins sévère que celui que les Irlandais avaient connu pendant plus de deux mois au printemps.
La règle générale, c’est toujours de rester chez soi, de ne sortir que pour les déplacements urgents et indispensables. On a le droit à un peu d’exercice physique, mais à moins de 5 kilomètres de son domicile. Les commerces non-essentiels sont fermés. Les bars et les restaurants aussi. Ils ne peuvent vendre qu'à emporter. Le télétravail est obligatoire, mais c’est la nouveauté, des dérogations ont été assez largement accordées pour des secteurs entiers de l’économie comme l’industrie ou le BTP. Et puis autre différence. Les écoles sont restées ouvertes.
C’est donc que l’on appelle le confinement à l’Irlandaise et qui sera peut-être annoncé ce mercredi soir. Le confinement comme au printemps, à l'exception des écoles et des secteurs de l’économie qui ne peuvent pas télétravailler.
Est-ce que l’on a déjà des résultats en Irlande?
C’est trop tôt pour savoir si cela marche. Le nombre de contaminations quotidiennes n’a pas évolué depuis mercredi dernier. Il est d’environ 1000 par jour. L’Irlande ne fait pas partie des pays européens les plus touchés. Quatre ou cinq morts par jours dans cette île de cinq millions d’habitants. À population égale, c’est huit fois moins qu’en France, ce qui n’a pas empêché les autorités irlandaises de prendre des mesures très drastiques avant tout le monde.
Avant l’Irlande, Israël s’était aussi reconfinée à la mi-septembre. Un reconfinement très strict. Il faut dire que le pays avait alors un des taux de contamination les plus élevés du monde. Et là, on a déjà des résultats. Après 5 semaines, le nombre de cas quotidien a été divisé par quatre. Et même plus. On est passé de 9000 par jour à 2000.
Et c’est pour cela que les premières mesures de déconfinement ont été annoncées. Les crèches et les maternelles ont rouvert la semaine dernière. Les plages aussi. Mais le déconfinement sera beaucoup plus prudent et plus lent qu’au printemps dernier. Il va s’étaler en Israël jusqu’au mois de février prochain.
Nos voisins européens pour l’instant ont choisi des mesures moins strictes
Les pays européens les plus touchées par cette deuxième vague, ce sont dans l’ordre la République Tchèque, les Pays-Bas, et la Belgique. La France est le quatrième pays le plus impacté. Mais les chiffres sont également très mauvais, au Royaume Unis, en Italie, en Espagne, et même désormais en Allemagne.
Dans la plupart de ces pays, ce sont des mesures de couvre-feu qui sont en vigueur. En Belgique francophone, le couvre-feu s’applique de 22 heures à 6 heures. Mais les écoles ferment ce matin jusqu’au 12 novembre. Toutes les écoles en Wallonie et à Bruxelles. Les Belges qui ont beaucoup de mal à s’y retrouver avec des mesures qui varient souvent. Par exemple, le port du masque a été obligatoire, puis ne l’a plus été et il l’est désormais de nouveau.
Des mesures aussi de plus en plus restrictives en Espagne et en Italie
En Espagne, couvre-feu dans tout le pays de 23 heures à 6 heures, ce qui d’un seul coup nous paraît assez peu contraignant. Mais aussi en Espagne, de plus en plus d’interdiction de circuler d’une province à l’autre ou d’une ville à l’autre.
En Italie, couvre-feu, à Rome, à Naples, en Lombardie. Et dans tout le pays, un plan qui vient d'être annoncé et qui prévoit la fermeture des bars et des restaurant à 18 heures. La fermeture des cinémas, des théâtres, des salles de concert, des salles de sport. Et dans les lycées, des cours à distance pour 75% des élèves, ce qui veut dire qu’un quart des lycéens seulement sont présents en classe à tour de rôle.
Des mesures qui passent mal. De violentes manifestations anti couvre-feu ont eu lieu hier dans plusieurs grandes villes italiennes. Les restaurateurs sont particulièrement remontés.
Enfin un mot des cas particuliers de la Suède et de l’Allemagne. En Suède toujours aucune mesure, de confinement, ou de couvre-feu, ou d'interdiction de se réunir ou de port du masque. La suède continue à laisser faire et voir venir. En Allemagne presque pas d’interdiction non plus, malgré 10.000 nouveaux cas quotidien ces derniers jours. Ce sont surtout des incitations et des recommandations.