"Expliquez-nous": que sait-on de cette nouvelle variante du coronavirus?

Ce que l’on sait c’est que cette nouvelle variante a un nom: Le N501Y. Qu’elle avait déjà été repérée au Brésil en avril, en Australie en juin-juillet, aux Etats-Unis en juillet, puis en Angleterre dès le mois de novembre. Sans provoquer plus d'inquiétude que cela.
On sait aussi que les coronavirus en général mutent beaucoup. Le généticien Axel Kahn estime que l’on a déjà séquencé environ 300.000 variantes de ce coronavirus. Jusqu’à samedi, on pouvait donc penser que ce n’était qu’une de plus.
Qu’est ce qui s’est passé samedi qui a changé la donne ?
En fin d'après-midi, Boris Johnson a reçu un point sur les dernières infos. Avec ces chiffres qui ont tout changé.
La nouvelle variante est désormais dominante en Angleterre, c'est-à- dire responsable de la majorité des nouveaux cas et de la très forte hausse des hospitalisation ces derniers jours.
Deux, La nouvelle variante est beaucoup plus contagieuse. Elle est de 40 à 70% plus fortement transmissible. Et par conséquent, le taux de propagation est plus rapide. Plus 70% par rapport à la variante classique.
Ces informations inquiétantes n’ont pas été confirmées. Certains les trouvent trop alarmistes, mais, en tout cas, dès qu’il a reçu ce rapport, le premier ministre a décidé de reconfiner Londres et un tiers du pays. Sans préavis. Mercredi dernier encore, Boris Johnson assurait que les fêtes de noël allaient être sauvées, qu’il n’y aurait aucune restriction de circulation.
Les choses ont donc radicalement changé en 3 jours. Et le ministre de la santé britannique a contribué à faire monter la pression en estimant hier que la situation est hors de contrôle.
Que sait-on de la dangerosité de cette variante ?
Pas grand-chose. Cela fait partie des questions sans réponse. A ce stade, aucune étude ne montre un taux de mortalité supérieur de cette variante.
L’autre grande interrogation, c’est : Est ce que les vaccins seront efficaces contre le virus mutant. Là encore aucune indication. Même si presque tous les spécialistes sont plutôt optimistes. Les anticorps produits par les vaccins devraient pouvoir protéger contre plusieurs variantes de ce virus… Il n’y a, à ce stade, aucune raison de penser que le vaccin ne marcherait pas, mais des travaux urgents sont en cours pour confirmer ou infirmer cette hypothèse.
En tout cas, les autorités anglaises misent tout sur le vaccin. Le confinement sévère annoncé ce week-end est prévu pour durer jusqu'à ce que le vaccin soit déployé. C'est-à-dire jusqu'à une date inconnue.
A ce jour, 350.000 britanniques ont déjà été vaccinés. C’est beaucoup trop peu encore pour faire reculer l’épidémie. Mais c’est plus que tous les pays européen qui n’ont pas commencé leur campagne de vaccination.
Est-ce que cette nouvelle souche est déjà sortie d'Angleterre ?
Très peu. On a compté une poignée de cas au Danemark, un au pays bas, un en Australie, un en Italie. A chaque fois des cas importés du Royaume-Uni.
En revanche, en Afrique du sud, c’est une autre variante du coronavirus qui inquiète. Elle est très proche de la variante anglaise mais c’en est une autre.
Elle est à l'origine de la deuxième vague qui touche le pays. Et qui fait de l’Afrique du sud le pays le plus contaminé d’Afrique.
C’est aujourd’hui le premier jour de l’été et le début des grandes vacances. Toutes les plages ont été fermées. Un couvre-feu s’applique.
Ce sont les Sud-Africains qui ont les premiers alerté l’OMS sur cette mutation du virus. Et ce sont eux qui ont communiqué leurs informations aux britanniques, nous permettant de gagner du temps.
Les autorités sud-africaines précisent que ce virus touche une population plus jeune, qui développe plus souvent des formes graves de la maladie.
Comme les anglais, les Sud-Africains estiment que l’on ne peut pas dire que les vaccins ne seront pas efficaces contre cette nouvelle variante.
Rien n’est prouvé dans un sens ou dans l’autre a dit le ministre de la santé en ajoutant : “Surtout, pas de panique”… Ce qui est une phrase à moitié rassurante…