"Je me sens libérée": un registre national des symptômes des victimes des implants Essure créé

C’était la contraception miracle, définitive, a priori sans risque. Un implant qui se pose près de l’utérus, utilisé en France par près de 200.000 personnes : les implants Essure. Mais certaines utilisatrices dénoncent des effets indésirables et insupportables comme des douleurs dans tout le corps, des maux de tête, de la fatigue…
En 2017, l’implant Essure est interdit par l’Agence nationale de la sécurité du médicament. Un an plus tard, le laboratoire Bayer arrête de le commercialiser. Aujourd’hui, il n’y a qu’une seule solution pour retirer l’implant : une intervention chirurgicale très lourde qui peut aller jusqu’à l’ablation de l’utérus.
30.000 femmes ont subi cette opération. Cécile souffrait jusque-là d'un mal de dos intense, sans explication. C’est en cherchant sur internet qu’elle fait le lien avec son implant. Elle a été opérée le mois dernier et "n'a pratiquement plus mal au dos".
"Je suis encore un peu fatiguée de l'opération mais le reste est positif, je me sens libérée. Le pire est de ne pas savoir, de ne pas avoir de perspectives d'amélioration", raconte-t-elle.
C’est pour cela que des victimes et des associations nous avaient écrit. Elles dénoncent un manque de communication et de prise en charge.
Un registre géré par les médecins volontaires
Mais depuis la première enquête de RMC sur le sujet, au mois de septembre, les choses ont avancé. En avril, un registre a été mis en place par le Conseil National des Gynécologues. Les médecins, sur la base du volontariat, répondent à plusieurs questions : quels sont les symptômes des patientes, avant et après le retrait de leur implant? Comment ont-elles été prises en charge? Quelle est leur qualité de vie?
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Pour l'association Resist, qui accompagne les porteuses de cet implant, ce registre est une excellente nouvelle pour "la diffusion de l'information sur la problématique Essure."
"On attendait ça depuis un moment, puisque la dernière grosse info date de 2021. On espère que ça motivera de nombreux chirurgiens à participer à cette collecte de donnée et que cette collecte de données pourra être utile" explique Emilie Gillier, la présidente de l’association.
Un premier point sur les données collectées sera réalisé à la rentrée. Le gynécologue en charge de ce registre nous a assuré que d’autres campagnes de communication allaient suivre.
De son côté, le ministère de la Santé prévoit de financer une étude à l’échelle nationale pour comprendre l’origine des symptômes des patientes, et établir clairement un lien avec l’implant Essure. Elle devait être lancée début 2023, mais il n'y a pas eu de nouvelles depuis. Relancé par nos soins, le ministère a expliqué que l’étude a pris du retard car le protocole a changé à plusieurs reprises. Elle devrait finalement démarrer en 2024.
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