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"Je ne suis pas confiant du tout": avant le déconfinement, l'inquiétude persiste autour du retour aux transports en commun

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Le masque sera obligatoire, mais comment éviter des transports bondés aux heures de pointes ? La région Île-de-France réfléchie à des solutions pour limiter le nombre de passagers notamment aux heures de pointe.

C'est l'une des grandes inconnues du déconfinement et l'un des dossiers majeurs du gouvernement. À quoi ressembleront les métro, TER et TGV lundi prochain ?

Les grandes villes et l'Île-de-France ressemblent à cet égard à un casse-tête. Car évidemment, pas facile d'appliquer les mesures barrières, comme la distanciation sociale, dans les rames de métro.

Depuis bientôt deux mois, Jean-Simon monte tous les matins dans des métros vides pour aller au travail. Mais cet agent funéraire redoute le 11 mai.

“Ce n’est pas parce que lundi, il y aura le déconfinement qu’il faut se dire que c’est la fête. Comme ça va être le déconfinement, les gens vont sortir spécialement pour s’amuser. Je ne suis pas confiant du tout”, affirme-t-il. 

Des craintes partagées par Simon. Il a déserté les RER et les métros avec le confinement. La semaine prochaine, pas le choix. Il va devoir reprendre les transports. “Il y a un peu d’appréhension bien sûr. On craint que les gens soient trop proches les uns des autres. Certaines personnes ne mettent pas de masques dans les transports. Je pense que ce serait pas mal qu’ils donnent la priorité aux gens qui doivent absolument se déplacer”, indique-t-il. 

Une attestation pour pour les employés obligés de se déplacer ?

C'est justement l'idée de la région Île-de-France. Des attestations délivrées par l'employeur pour réserver les métros, les RER, aux travailleurs pendant les heures de pointes. Un système défendu par Stéphane Beaudet, vice président de la région Île-de-France, chargé des transports.

“A la fois ça limite de personne dans les trains et en même temps ça nous donne un horaire assez précis qui nous permet de lisser les heures de pointe. Vous imaginez qu’il est impossible de filtrer à l’entrée des gares pour voir si tout le monde à son attestation donc ce sera un contrôle comme il y a des contrôles de billets”, explique-t-il.

Pas suffisant pour convaincre Marc Pélissier, le président de la fédération des usagers des transports en commun en Île-de-France. “Des attestations avec des critères, avec des exemptions, ect… Comment véritablement ça pourra être fait. On est à quelques jours du 11 mai, l’attestation est à peine décidé. L’idée est bonne, mais la mise en œuvre dans un temps aussi court me semble vraiment délicate”, estime-t-il.

Il demande surtout une reprise totale du trafic très rapidement, meilleure solution, selon lui, pour respecter au mieux les gestes barrières. La certitude c'est que dès lundi le masque sera obligatoire dans les transports en commun sous peine d'une amende qui devrait être fixée à 135 euros. Les agents de la SNCF et de la RAPT auront comme les forces de l'ordre la possibilité de procéder à des contrôles.

Romain Cluzel et Martin Bourdin avec Guillaume Descours