INFO RMC. Le nombre d'enfants intoxiqués à la cocaïne a doublé en trois ans

Un phénomène très inquiétant. Le nombre d'enfants intoxiqués à la cocaïne a doublé en trois ans dans les centres antipoisons. Ils étaient moins d'une vingtaine en 2020, et sont plus d'une quarantaine en 2023. Derrière ces chiffres, il y a des drames, comme cet enfant mort il y a près d'un mois en Bretagne, d'une intoxication à la cocaïne.
Ces chiffres nationaux sont fournis par les sept centres anti-poisons de France et concernent uniquement les enfants de moins de dix ans. En 2023, 1,1 million de personnes ont consommé au moins une fois de la cocaïne. Le chiffre a quasi doublé en un an (600.000 usagers en 2022) selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).
"Ça pose un vrai problème de responsabilité parentale”
Des questions surgissent donc: comment est-ce possible? Mais surtout, comment peut-on justifier l'amplification de ce phénomène. C'est mécanique, plus il y a de consommateurs, plus il y a d'enfants intoxiqués. “Le gamin, il ne va pas se faire une ligne”, ironise le professeur Nicolas Simon en pointant la responsabilité des parents. Il est en charge du centre anti-poison de la région PACA-Corse.
“Ce n'est pas la faute à pas de chance. Vous avez des sachets de coke et vous laissez ça à portée d’un gamin. L’enfant, lui, voit un sachet de poudre blanche”.
Poudre aisément confondue avec du sucre. L'enfant peut mettre le nez dans le sachet, voire le lécher: “C’est une intoxication par négligence, ça pose un vrai problème de responsabilité parentale”, poursuit le professeur Nicolas Simon.
A Toulouse, des hospitalisations d'enfant tous les 15 jours en moyenne
Des parents qui provoquent donc des passages de plus en plus fréquents à l'hôpital. Le Dre Isabelle Claudet reconnaît plus facilement les enfants concernés maintenant: “Ce sont des enfants qui ont des symptômes neurologiques ou cardio-vasculaires, qui parfois convulsent”.
Cette dernière est cheffe de service des urgences pédiatriques au CHU de Toulouse. “On a de nombreux enfants qui sont hospitalisés qui sont dans des états graves”, explique-t-elle. Isabelle Claudet en voit passer tous les quinze jours en moyenne.
“Il y a des parents qui nient, ou alors, ils blâment des amis qui sont passés la veille au soir et qui consomment”, poursuit-elle. Certains parents sont même parfois choqués, rapporte la professeure: ils ne s'attendaient pas à ce qu'il y ait des effets aussi graves chez leurs enfants.
Les données sur la cocaïne feront l'objet d'un article scientifique. Il est en cours de publication.