Les députés rejettent la PMA post-mortem de justesse

Que faire des gamètes ou embryons in vitro issus du conjoint en cas de décès? Le gouvernement est opposé à la poursuite du projet parental, la ministre de la Santé Agnès Buzyn soulignant les "risques pour la construction de l'enfant".
"Il faut laisser la femme décider"
Mme Buzyn n'était pas présente en commission mercredi matin, mais son avis a été suivi, de justesse. Les députés ont rejeté une série d'amendements, portés par des "marcheurs", des socialistes, des élus MoDem ou encore du co-rapporteur LREM Jean-Louis Touraine, qui visaient à permettre la PMA post-mortem.
Ce dernier a évoqué la "logique" de permettre à ces femmes veuves de recourir à l'insémination ou au transfert d'embryons existants, plutôt que de recourir à un donneur. Le conjoint aurait dû dans ce cas donner son consentement préalable, et la PMA aurait été encadrée dans le temps. En cas de décès, "il faut laisser la femme décider", "c'est une question de confiance", a insisté le co-rapporteur.
"On ne respecte pas l'intérêt supérieur de l'enfant"
Mais au sein même de son groupe LREM, partagé, des voix se sont élevées pour dire leur opposition à la naissance d'"enfants orphelins", et le risque de "pressions" sur "la femme endeuillée".
De nombreux élus LR sont aussi montés au créneau, Patrick Hetzel estimant notamment qu'"on ne respecte pas l'intérêt supérieur de l'enfant". "Ce qui est techniquement possible n'est pas toujours souhaitable. Ne jouons pas aux apprentis sorciers", a aussi plaidé Annie Genevard.