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PMA: les responsables religieux avertissent du "danger de désirer sans cesse l'inatteignable"

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Les représentants des cultes majoritaires en France ont été reçus par les députés et ont été invités à détailler leurs positions sur l'ouverture de la PMA.

Les responsables religieux ont été interrogés sur l’ouverture de la PMA à toutes les femmes ce jeudi. Le texte, contenu dans la révision des lois de bioéthique, est entre les mains des députés de la commission spéciale, réunie depuis lundi à l'Assemblée nationale. Les 66 députés et les 6 rapporteurs du texte ont auditionné les responsables religieux pour qu'ils puissent défendre leur position sur le sujet. 

Plusieurs fois, Emmanuel Macron a appelé les représentants des cultes à prendre toute leur part dans ce débat de société. Et globalement, les représentants des différents cultes sont opposés à l'ouverture de la PMA à toutes les femmes.

L'Église Catholique fermement opposée

La ligne la plus claire est celle de l'Église Catholique qui est en opposition totale à toutes les formes de PMA. Pour l'Église, il n'y a pas d'enfant sans une relation sexuelle. 

Pour les autres religions, les positions sont plus nuancées même si globalement, les religions juives, musulmanes, et protestantes ont réaffirmé devant les députés de la commission spéciale leurs réserves face à l'ouverture de la PMA à toutes les femmes.

L'Islam par exemple s'inquiète de la question de la filiation et s'interroge sur le respect d'un principe fondamental: la non-marchandisation du corps humain. 

Des nuances peuvent aussi apparaître dans la religion juive. Le grand Rabbin de France a semblé trancher. Haim Korisa dit, certes, comprendre le désir d'enfant mais dénonce "le danger de désirer sans cesse l'inatteignable". 

"Parfois il n’y pas besoin de légiférer et il faut dire que ce qu’on fait est bien. Tout le monde comprend que quand quelqu’un veut quelque chose, il trouvera un moyen de le faire. Il y a une différence entre que quelqu’un fasse quelque chose qui lui convient, c’est-à-dire un besoin individuel et imposer ça comme une norme pour dire, c’est quelque chose qui est recommandé. Ça me semble être un effacement du père, ce qui est assez compliqué. Quand la vie fait que quelqu’un n’a pas son père ou sa mère, c’est déjà assez difficile et toute la société se met en marche pour pallier ce manque. Mais de là à organiser le manque d’un des deux, ça me paraît compliqué", a indiqué Haïm Korisa sur RMC.
Paul Barcelonne avec Guillaume Descours