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Santé

Les médecins et internes en grève contre l'obligation d'installation dans les déserts médicaux

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Les médecins seront en grève dès ce lundi 28 avril 2025 pour protester contre l'obligation d'installation dans les déserts médicaux, mais aussi les conditions de travail de plus en plus difficiles.

Un appel à la grève illimité. Les médecins seront en grève à partir du lundi 28 avril 2025, contre le projet de loi visant à mettre fin à la libre installation des professionnels de santé. Ils entendent aussi alerter sur les démarches administratives trop lourdes mais surtout sur les conditions de travail, très difficiles.

Selon le plan de lutte contre les déserts médicaux présenté vendredi 25 avril par le Premier ministre François Bayrou, les médecins généralistes devront consacrer un à deux jours par mois aux déserts médicaux.

"Ils vont se tourner vers d'autres modes d'exercice"

Pour Lucas Poitevin, président de l’association nationale des étudiants de médecine, cette obligation n'est pas acceptable. "Nous on se positionnerait plutôt sur le fait de mettre ces consultations en zones sous-denses sur la base du volontariat", indique-t-il.

À l'origine, il était envisagé d'obliger les médecins à s'installer de façon pérenne dans les déserts médicaux. Pour autant, le compromis proposé par le gouvernement ne satisfait pas non plus.

"Année après année et de plus en plus, on impose de nouvelles contraintes administratives vers le métier de médecin traitant. Aujourd'hui, la régulation en rajouterait une nouvelle donc naturellement, ce que vont faire les médecins, c'est se tourner vers d'autres modes d'exercice", estime Bastien Baieul, président de l’intersyndicale des internes de médecine générale.

Un mouvement de grève très suivi, selon les syndicats

D'après plusieurs syndicats, le mouvement de grève devrait être fortement suivi. À l'hôpital, un interne sur deux pourrait faire grève. Cependant, un service minimum est obligatoire dans les hôpitaux, dans le cadre de la continuité des soins.

De ce fait, les grévistes sont dans l'obligation de prévenir à l'avance de leur absence. Dans certains cas, les directeurs d'établissement peuvent obliger certaines personnes, indispensables au bon fonctionnement de l'hôpital, à venir travailler.

En revanche, il est difficile de connaître à l'avance l'ampleur du mouvement dans les cabinets médicaux. Cette grève est une première étape avant une grande journée de mobilisation dans toute la France mardi.

Tiphaine Dubuard avec Astrid Bergere