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Les TGV, "clusters ambulants": que disent les études scientifiques?

LOUIS VA PLUS LOIN - A quelques semaines des vacances, on se pose une question ce matin: les TGV sont-ils des clusters ambulants?

Est-ce risqué de prendre le train en pleine pandémie? La question surgit après plus d’un an de Covid-19, et à laquelle a dû répondre le ministre dela Santé, Olivier Véran, sur BFMTV.

Le ministre de la Santé a affirmé que les trains étaient des lieux sûrs, que les gestes barrière y étaient bien respectés, bref qu’il n’y avait que très peu de risques de contamination…

La cause de cette interrogation, c’est un rapport de l’inspection du travail du Rhône, commandé par le syndicat SUD, et dévoilé en fin de semaine dernière par Mediapart.

Conclusion: il y a deux problèmes dans les TGV, le renouvellement de l’air et la désinfection. Selon le document, les niveaux de CO2 dans les voitures sont en moyenne largement au-dessus des seuils fixés par le Haut conseil de la santé publique. En clair, la ventilation est insuffisante et des particules de virus peuvent donc rester en suspension.

Selon ce rapport, commandé par le syndicat SUD, les niveaux de CO2, indicateur du renouvellement et de la qualité de l'air, le 12 mai dans un TGV Lyon-Montpellier, atteignaient 1380 parties par million (ppm) avec une pointe à plus de 4000 après l'arrivée de nombreux voyageurs à Valence. C'est bien au-delà, note Mediapart, de la limite de 800 ppm préconisée par le Haut conseil de la santé publique (HCSP) dans les espaces clos recevant du public. 

L’inspection du travail pointe aussi des manques dans la désinfection des TGV, qui ne serait pas systématique.

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La SNCF se défend

La direction de la SNCF a répondu très rapidement: il faut dire que ces révélations tombaient mal, en même temps que l’annonce d’une nouvelle grille tarifaire pour doubler le nombre de voyageurs en 10 ans.

La SNCF affirme que les trains ne sont pas concernés par les recommandations officielles sur le niveau de CO2 dans l’air: les TGV traitent l’air recyclé, donc le virus n’y reste pas, affirme l’entreprise, qui rappelle aussi qu’elle fait respecter scrupuleusement les gestes barrière et notamment le port du masque.

D’ailleurs, même le syndicat qui a alerté l’inspection du travail minimise ses conclusions: il ne faut pas vider les TGV et il n’y a pas plus de cluster que dans les supermarchés, a dit le représentant de Sud Rail dans le Rhône.

Que disent les études sur les contaminations dans les transports?

Et le juge de paix est donc la science. Et ces contaminations dans les transports en communs sont rares, selon les résultats de l’enquête conduite par l’institut pasteur sur les lieux de contamination. "Les déplacements en transports en commun n’entrainent pas de sur risque", disent les auteurs.

En revanche le co-voiturage et les trajets en taxi ou VTC sont plus propices aux infections: plusieurs raisons à cela, pour le professeur Arnaud Fontanet.

Le port du masque y est moins bien appliqué, on se parle, ce qui n’est pas forcément le cas dans le train ou dans le métro, et ces petits espaces sont moins bien aérés… 

Louis Amar (avec XA)