Lutte contre le cancer: vers des bouteilles d'alcool comme les paquets de cigarettes?

Des bouteilles de vin avec une étiquette "Boire de l'alcool tue?". Jeudi, Emmanuel Macron a dévoilé son plan cancer avec un objectif clair: éviter les "cancers évitables".
Le chef de l'Etat veut, dans un plan d'1,7 milliard d'euros pour 2021-2025, renforcer la prévention contre le tabac et l'excès d'alcool, visant même une future "génération sans tabac", afin de ramener le nombre de morts de 150.000 par an à 100.000. Il a également promis des avertissements plus visibles et plus lisibles contre l'excès d'alcool sur chaque bouteille. Selon Santé Publique France, il pourrait s'agir de rappels des repères à ne pas dépasser: pas plus de deux verres par jour, et pas tous les jours.
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"Ce n'est pas le vin qui est mauvais, mais la dose"
Et le chef de l'Etat de précisé: pour l'alcool, à l'origine d'un cinquième des cancers évitables, "il ne s'agit pas d'aller vers le zéro alcool mais bien de prévenir les excès et de mieux aider ceux qui sont dans une forme de dépendance à en sortir", a-t-il souhaité. Chaque année, 16.000 décès par cancer sont dus à l'alcool.
Premiers visés par le Président de la république et premiers à douter de la mesure: les jeunes. Mathieu a 23 ans, et pour lui, une nouvelle indication sur les étiquettes n’est pas la solution: "Il faut arrêter de vouloir tout étiqueter pour trouver des solutions à tout. La vraie solution, c'est l'apprentissage des risques et des dangers que certaines choses peuvent représenter dans la vie".
Du côté médical, l’annonce trouble d’Emmanuel Macron ne convainc pas non plus. Sur RMC, le professeur en addictologie Amine Benyamina salue le lien fait entre la consommation d’alcool et cancer. Mais pour lui, c’est la publicité qu’il faut attaquer. "C'est une mesure simple: interdire la pub pour l'alcool sur les réseaux sociaux notamment", plaide-t-il.
Enfin, les viticulteurs voient rouge. On stigmatise encore leur production comme l’explique Claude Papin vigneron en Anjou sur RMC: "Nous sommes dans un système de terrorisation. Ce n'est pas le vin qui est mauvais, mais la dose. Tout est une question de quantité" plaide-t-il.
Les syndicats de viticulteurs refuse de commenter l’annonce du président. Ils attendent de savoir quel sera le message de prévention.
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