Mayotte: après le cyclone Chido, l'accès aux soins très difficile inquiète énormément

Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, a indiqué ce lundi qu'il va se rendre "à Mayotte dans les prochains jours en soutien à nos concitoyens, aux fonctionnaires et aux forces de secours mobilisés".
Les secours s'organisent toujours pour retrouver des survivants alors que "l'île est complètement dévastée" a indiqué le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Bruno Retailleau. La situation du système de soins est "très dégradée" avec un hôpital "très endommagé" et des centres médicaux "inopérants" indique Geneviève Darrieussecq, ministre démissionnaire de la Santé.
Un hôpital de campagne doit être déployé ce jeudi, indique le ministre de l'Intérieur. Une centaine de soignants de la réserve sanitaire "partiront très rapidement" pour venir y travailler et des "envois massifs de matériel" vont être réalisés.
Lundi, "25 premières évacuations sanitaires de patients en situation urgente" ont été effectuées vers la Réunion. D'autres vont avoir lieu dans les prochains jours. Car il n'y a qu'un seul hôpital à Mayotte, et il risque d'être rapidement saturé.
Des soignants passent leurs nuits à l'hôpital depuis que l'archipel a basculé dans la détresse. Un hôpital qui prend l'eau avec des urgences en souffrance, inondées dans un premier temps avec des débris à nettoyer partout pour accueillir l'afflux de patients qui ne cesse de grossir.
Les centres de santé de l'île inaccessibles
“Les routes se dégagent, mais vu l’état de désolation, je pense qu’en termes de bilan humain, on est très significatif”, assure le docteur Makrem ben Reguiga. Il décrit des conditions de travail extrêmes: la réanimation ne fonctionne qu'à moitié, le stock stratégique de médicament est détruit et l'activité est au ralenti dans la plus grande inquiétude, nous indique ce chef du service pharmacie. “Moi, j’ai une équipe d’une centaine de personnes qui ne répondent pas à l’appel. C’est assez angoissant”, indique-t-il.
Cet unique hôpital reste inaccessible pour beaucoup. Et ailleurs sur l'île, les centres de santé sont inopérants. Le président de l'organisation Médecins du Monde, Jean-François Corty, est très inquiet.
“Toutes les maladies chroniques comme l’asthme, le diabète et autres devront probablement avoir des délais de prise en charge. Et donc ça risque d’accentuer le tableau qui aujourd’hui semble déjà assez sombre”, appuie-t-il.
Et il demande aux autorités de rassurer la population clandestine, très nombreuse à Mayotte et vulnérable, qui refuse d'aller se faire soigner de peur d'être arrêtée ou expulsée lors de ses déplacements.