Médecins cubains en renfort à Guingamp: pourquoi le projet prend plus de temps que prévu

La maternité de Guingamp ne pourra toujours pas accueillir d'accouchements pour les six prochains mois. L’annonce a été faite en commission médicale d'établissement, d’après nos informations.
Face au manque de médecins sur place, une solution a été trouvée: faire venir des médecins cubains, proposée par l’ambassadeur du pays. Si le gouvernement a ouvert la porte, de nombreuses questions restent en suspens.
Une réunion a eu lieu mercredi 10 avril au ministère de la Santé, et le gouvernement l’a confirmé aux élus des Côtes-d'Armor: les médecins cubains sont les bienvenus en France sous le régime des PADHUE, les praticiens à diplôme “hors Union Européenne”.
Dans un premier temps, ils sont invités à s’inscrire à titre individuel sous ce régime que le gouvernement prévoit de simplifier début mai par décret ou arrêté. Sauf que la solution laisse dubitative certains acteurs proches du dossier. Le système cubain fonctionne par brigades de médecins envoyés en mission de quelques années et l’État prélève une partie de leur salaire pour renflouer les caisses de son pays.
"On est très dubitatifs"
Un représentant syndical l’admet: "On a du mal à imaginer que Cuba forme des médecins pour ensuite les autoriser à s’installer en France de manière individuelle”. La question de leurs titres de séjour nécessiterait une évolution législative, a admis le ministère de la Santé aux élus costarmoricains.
Puis, l’ordre des médecins, par la voix de son représentant local, fait valoir que ces fameux PADHUE, en attendant d’avoir validé leurs acquis, sont considérés comme des internes et doivent forcément être supervisés par de vrais médecins, qui eux, sont en nombre limité.
Enfin, il y a la question de la langue qui se pose. “On est très dubitatifs”, explique une représentante syndicale.
“Le gouvernement veut-il gagner du temps ou trouver des solutions pérennes ?”, se demande-t-elle.
La bataille continue, ce dimanche 14 avril à Guingamp: l'intersyndicale et les élus appellent à une large mobilisation pour sauver l'hôpital public.