Mediator: les laboratoires Servier tentent une dernière manœuvre avant l'ouverture de leur procès

Le procès du Mediator s'ouvre lundi à Paris. Le groupe pharmaceutique Servier devra répondre de "tromperie aggravée, escroquerie, blessures et homicides involontaires et trafic d'influence", et l'ANSM de "blessures et homicides involontaires". Au total, 11 personnes morales et 14 personnes physiques seront jugées.
Mercredi, les avocats du laboratoire ont demandé la nullité de toutes les poursuites des parties civiles antérieures à 2008. C'est une question prioritaire de constitutionnalité portant sur la prescription du délit de tromperie.
De l'"affolement" chez Servier
Me Charles-Joseph Oudin l'avocat d'environ 250 parties civiles au procès Mediator, n'est pas inquiet:
"La stratégie des laboratoires Servier consiste à venir dire que les poursuites des parties civiles seraient frappées par la prescription. Ces arguments très juridiques et un peu hasardeux de la part des laboratoires Servier ne sont pas très inquiétants et tous ces arguments montrent que nous sommes arrivés à un point d'affolement chez les laboratoires Servier, qui, par tout moyen, tentent de se dérober et d'éviter le procès".
Le Mediator, un anti-diabétique des laboratoires Servier largement vendu comme coupe-faim, a été prescrit pendant plus de 30 ans à cinq millions de personnes en France. A l'origine de graves atteintes des valves cardiaques, il pourrait avoir causé à long terme jusqu'à 2.100 décès, selon une expertise judiciaire.