"Neurotoxique": pourquoi Paris, Lyon et d’autres villes bannissent le thon des cantines scolaires

À l'approche de la rentrée, huit villes françaises comme Paris, Lyon, Montpellier, Lille, Rennes ou encore Grenoble se mobilisent en signant une résolution commune pour interdire de servir des produits à base de thon dans la restauration scolaires.
En cause: les taux de mercure très importants que l’on retrouve dans ce poisson, jusqu’à 3,9 mg par kg de thon pour certaines marques. Car contrairement à d’autres poissons, le thon n’est pas soumis à une réglementation stricte en termes de teneur en métaux lourds.
En octobre 2024, les ONG Bloom et Foodwatch avaient alerté sur la contamination du thon au mercure après avoir fait tester aléatoirement 148 boîtes de thon en conserve. L’étude avait montré que 100 % des boîtes testées étaient contaminées au mercure, classé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) parmi les dix substances les plus préoccupantes pour la santé publique.
"On veut protéger"
Il s’agit d’une mesure de protection des enfants. À la rentrée, plus de thon à la cantine, dans ces huit communes françaises, donc. Une mesure qui vise à préserver la santé des enfants, explique Audrey Pulvar, adjointe à la Maire de Paris en charge de l’alimentation durable et l’agriculture.
“On est parti du constat sur la présence trop importante de mercure dans le thon. On veut protéger. C’est pour ça que nous allons mettre en place le retrait du thon de notre restauration collective”.
Car cette substance est particulièrement dangereuse pour les plus jeunes, rappelle Julie Guterman, chargée de la campagne mercure à l’association Bloom. “C’est un neurotoxique qui va venir s’accumuler dans le cerveau et provoquer des troubles neurologiques, notamment chez les plus jeunes, qui peuvent être à vie”, explique-t-elle.
Une décision saluée également par les parents d’élèves comme Benjamin et Stéphane: “s’il y a du mercure dans le thon, il ne faut pas le donner aux enfants. De manière générale, s’il y a des substances nocives dans les aliments, il faut les retirer”. Les communes signataires appellent le gouvernement à revoir au plus vite les taux de mercure autorisés dans le thon, sans quoi il ne sera pas ré-autorisé dans les cantines.