"On est en train d'enlever la liberté": des terrasses situées près des écoles obligées d'être non-fumeuses

"Un dispositif technocratique générateur de situations absurdes", dénonce l'Umih dans un courrier adressé à la ministre Catherine Vautrin, à propos des espaces sans tabac. L'organisation s'offusque que des terrasses soient obligées de devenir non-fumeuses, en raison de leur proximité avec des écoles.

"On n’est pas contre les non-fumeurs. On dit qu’on est en train de perdre petit à petit les libertés dans notre pays", dénonce ce jeudi sur RMC Franck Chaumes, président de la branche restauration de l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH). La raison: le décret entré en vigueur le 1er juillet concernant les espaces sans tabac.

Si celui-ci ne concerne pas les terrasses, il interdit néanmoins de fumer à proximité des bibliothèques, piscines ou écoles. Des établissements - et leur terrasse - peuvent donc être finalement concernés par l'interdiction de fumer.

Une terrasse fumeuse ou non à quelques mètres près

L'organisation a donc demandé mercredi à la ministre de la Santé "l'ouverture d'une concertation immédiate" au sujet des espaces sans tabac, "un dispositif technocratique générateur de situations absurdes", selon elle. "On n’a pas encore eu de réponse de leur part. La rentrée scolaire arrive, mais la rentrée syndicale aussi, donc ça ne saurait tarder", anticipe Franck Chaumes.

Le parti-pris : Espaces sans tabac, un casse-tête pour les restaurants - 21/08

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"Deux cafés côte à côte : la terrasse du premier est non-fumeur, car située à moins de 10 mètres d’un établissement d’enseignement. Celle du second, juste au-delà des 10 mètres, reste fumeur", pointe ainsi l'Umih dans son courrier adressé à la ministre. Ou encore: "Un restaurant installé sur une plage interdite à la baignade peut autoriser à fumer sur sa terrasse, tandis qu’un autre restaurant sur une plage surveillée ne le peut pas, du moins jusqu’à la fin de la saison balnéaire".

"Nous sommes dans un pays où nous faisons tout pour que les gens restent chez eux. Entre l'uberisation, l'interdiction de fumer, l’alcool et compagnie, les gens ne vont plus aller dans les établissements", considère Franck Chaumes

"Il y a un paradoxe. Je rappelle que, quand en 2007 on interdit de fumer à l’intérieur, les gens sont sortis. Tout le monde est ravi qu’on ne fume plus à l’intérieur. Là, on va bientôt nous interdire de fumer en terrasse. Ça veut dire qu’on va repousser le problème", peste Franck Chaumes.

"Un nuage de fumée qui risque d’aller jusqu’à l’école? Soyons raisonnables. Ce n’est pas comme si on était sur une terrasse couverte: on est à l’air libre. Ça me paraît assez compliqué d’interdire des gens", poursuit le restaurateur.

Le syndicat patronal dit avoir "passé cet été des dizaines d’heures à expliquer à (ses) adhérents les termes d’un texte administratif et les risques d’amendes encourus". Franck Chaumes indique cependant qu'aucune sanction - pour l'instant - n'a été adressée aux restaurateurs. "On a informé nos adhérents qu'il y aurait une tolérance."

Tabagisme passif

Pour rappel, le tabac fait plus de 7 millions de morts chaque année, dont 1,6 million de non-fumeuses et non-fumeurs qui sont involontairement exposés à la fumée du tabac, selon les chiffres rapportés par l'OMS. En France, la cigarette est responsable de la mort de 75.000 personnes par an.

La rédaction