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"On nous rajoute du handicap au handicap": une caravane va sillonner la France pour dénoncer la loi Elan

Pour protester contre la loi Elan et faire valoir les droits des personnes handicapées, l'Association des paralysés de France organise un tour de France en bus. Un événement que Stéphanie, handicapée habitant Le Mans, ne compte pas louper.

L'Association des paralysés de France (APF) lance une caravane ce mardi. Pendant une semaine, elle va traverser la France pour faire valoir les droits des personnes handicapées. L'arrivée de la caravane est prévue le 14 mai à Paris, le jour du deuxième anniversaire d'Emmanuel Macron à l'Elysée.

L'association considère que les droits des personnes handicapées ont reculé depuis deux ans. Notamment en termes d'accès au logement. APF dénonce le fait que la loi Elan, adoptée en octobre 2018, prévoit de passer de 100 % de logements neufs accessibles à seulement 20 %.

"Un épuisement permanent"

Cela fait 9 ans que Stéphanie, mère de famille en fauteuil roulant vit avec son mari et ses enfants dans une maison pas du tout adaptée à son handicap. La porte de la salle de bain par exemple, est trop étroite pour son fauteuil roulant: "Je mets mon fauteuil à l’extérieur et je m’accroche à ce que je peux", raconte-t-elle à RMC.

Sur ses jambes toute frêles, Stéphanie tente d'atteindre la cabine de douche, En risquant de glisser à tout moment: "C’est un épuisement permanent, à la fin de la journée je n’en peux plus". Une maison où les chambres des enfants sont au 1er l'étage. Interdites d'accès à Stéphanie: "Pour une maman c’est difficile, je ne peux pas aller dans leur lit et lire une histoire".

"Inadmissible"

Depuis 9 ans, Stéphanie et son mari s'entendent dire qu'il n'y a pas de logement accessible disponible pour eux. Alors la décision du gouvernement de faire marche arrière, avec la loi Elan, sur la règle des 100% de logements neufs accessibles la révolte: "Je trouve ça inadmissible, on nous rajoute du handicap au handicap alors que nous voulons juste vivre le plus normalement possible", martèle-t-elle.

En colère et déterminée, Stéphanie ne manquera pas l'étape de la caravane de l'association, jeudi, au Mans pour faire entendre sa voix.

Marie Regnier (avec G.D.)