"On prend une décision on est liberticide, un pays fait plus que nous on est laxiste": Jean-Baptiste Djebbari dénonce le traitement médiatique de la gestion de la crise
Les habitants d'une partie de de l'Angleterre se sont reconfinés dimanche pour tenter de juguler une mutation "hors de contrôle" du nouveau coronavirus. Malgré le déploiement d'une campagne de vaccination, le gouvernement britannique a décidé de serrer la vis après une envolée des contaminations et des hospitalisations attribuées à une nouvelle variante beaucoup plus contagieuse du Covid-19.
Dans la foulée, la France a suspendu dimanche à minuit et pour 48 heures tous les déplacements de personnes en provenance du Royaume-Uni, "y compris liés aux transports de marchandises, par voie routière, aérienne, maritime ou ferroviaire", a indiqué Matignon à l'issue d'un Conseil de défense.
"Cela devrait nous permettre au niveau européen, l’analyse scientifique du virus, voir si cette souche est plus dangereuse, plus contaminante et puis permettre mettre en place les modalités pratiques pour que les flux de passagers et de marchandises reprennent dans de bonnes conditions", a justifié ce lundi matin sur RMC Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d'Etat au transport.
Le traitement médiatique dans le viseur
Trop souvent taxé de laxisme, le gouvernement a réagi cette fois rapidement se félicite l'ancien pilote d'avion: "Douze heures pour réfléchir, décider et mettre en place dès hier soir minuit des restrictions, cela relève d’une forme cohérente, rationnelle et organisée du ministère public", a-t-il assuré avant d'ajouter que la France et la Grande-Bretagne étaient à la recherche d'un protocole sanitaire commun avec notamment la réalisation de tests PCR pour l'ensemble des voyageurs et des transporteurs routiers. Un protocole sanitaire pointé du doigt en France où l'on estime qu'il laisse rentrer sans restriction. Des accusations que balaye Jean-Baptiste Djebbari avant de s'en prendre au traitement médiatique des mesures sanitaires prises par le gouvernement.
"Pour venir en Europe dans l'espace Schengen, il faut un motif impérieux. Seuls ce qui en ont un peuvent venir. Pour 30 pays où le virus circule activement, il faut un test PCR de moins de 72h. S'il est positif, les contaminés n'embarquent pas. Pour les pays dans lesquels il n'est pas possible de faire un test PCR, il y a un test à l'arrivée".
"Les contrôles se sont renforcés. On nous compare avec l'Allemagne mais on fait exactement la même chose qu'en Allemagne. Je suis allé dans tous les pays d'Europe, il y a surtout un décalage médiatique. À chaque fois que l'on prend une décision en France, on nous dit qu'on est liberticides, à chaque fois qu'un autre pays fait quelque chose on nous dit qu'on est laxistes", déplore le secrétaire d'Etat.
Les prémices de l'acheminement du vaccin
Concernant l'Afrique du Sud où une nouvelle souche du virus se développe aussi, le pays rentre dans les 30 pays en rouge écarlate et est soumis aux mêmes règles. Il faut donc désormais un test PCR négatif pour venir en France depuis ce pays. Une règle moins contraignante donc que pour le Royaume-Uni qui se justifie par des échanges moindres: "On a beaucoup moins de liaisons avec l'Afrique du Sud", plaide Jean-Baptiste Djebbari.
Et alors que l'épidémie s'éternise et les restrictions sanitaires s'imposent dans le temps, l'Union européenne doit bientôt donner le top départ de la campagne de vaccination en son sein. Le transport des vaccins sera bien assuré: "Les choses sont en ordre de marche, l'idée étant d'avoir de grands centres de tri avant l'acheminement vers la pharmacie puis vers les médecins". Un approvisionnement qui se fera notamment par transport routier et qui débutera dès la fin du mois.