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"On va disparaître corps et bien avec des dettes à vie sur notre dos": la colère des commerçants après l'extension du couvre-feu à 18h

A quelques jours des soldes, les commerçants déplorent l'extension du couvre-feu à 18h sur l'ensemble du territoire national, alors qu'ils réalisent une grande partie de leur chiffre d'affaires entre 16 et 19h.

Le couperet est tombé. Jeudi le Premier ministre a annoncé l'extension du couvre-feu à 18h à l'ensemble du territoire national. La décision de Jean Castex est un coup de massue pour les commerçants déjà très impactés par l'épidémie de Covid-19. Car le couvre-feu à 18h va les obliger à fermer plus tôt et réduire leur plage horaire, alors que les soldes d'hiver approchent.

Si le couvre-feu est "un moindre mal' pour Christian Baulme, président de l’association "Commerçants et artisans des métropoles de France", également président de l'association des commerçants de Bordeaux et lui-même propriétaire d'un magasin de bricolage dans le centre-ville de la ville, qui craignait un reconfinement, il estime que les commerçants vont perdre 25% de leur chiffre d'affaires, habituellement réalisé entre 16h et 19h.

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"J’ai le sentiment d’être un chômeur qui n'a plus de travail"

"On va essayer d’ouvrir à 8h mais ça m'étonnerait que les clients viennent si tôt. 70% des trafic des magasins se fait l’après-midi et 70% de ces 70% se fait entre 16h et 19h. Cela va être compliqué de demander aux gens de venir le matin. Il faut se réorganiser avec ses boss, il faut que toute la chaîne du travail se réorganise pour que tout le monde puisse faire ses courses", assure Christian Baulme. Une mission impossible estime-t-il après le retour des commerçants des régions qui étaient déjà concernées par le couvre-feu à 18h.

"Aujourd'hui on prête de l'argent aux commerçants. J’ai le sentiment d’être un chômeur qui n'a plus de travail à qui on prête de l’argent, en attendant de reprendre une activité, argent qu'on rendra quand cela repartira. Il va y avoir vraiment beaucoup de morts, les charges diminuent mais les loyers on les doit toujours et les assurances on ne les voit toujours pas. Les grands gagnants au niveau business, ce sont les assurances et les propriétaires mais ça le gouvernement ne le voit pas", déplore Christian Baulme.

"Ils s'enrichissent sur notre dos et nous on va disparaître corps et bien avec des dettes à vie sur notre dos", conclu-t-il.

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Guillaume Dussourt