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Santé

Polluants éternels dans le vin: "Des niveaux jusqu’à cent fois supérieurs à l’eau du robinet"

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Des traces de TFA dans les bouteilles de vin. C'est le résultat d'analyses menées par le réseau d'associations Pesticide Action Network Europe sur 49 vins rouge blanc et rosé. Des vins passés au crible en provenance de 10 pays européens. Tous sans exception présentent des traces d'acides trifluoroacétiques, un des polluants éternels les plus répandus et à un niveau particulièrement élevé.

Après l'eau du robinet, des polluants éternels ont été retrouvés dans nos bouteilles de vin. Une étude, publiée mercredi, révèle des taux records de TFA, des acides trifluoroacétiques, dans le vin. C'est le réseau d'association Pesticide Action Network Europe qui a mené ces analyses.

Ils ont analysé 49 vins rouges, blancs et rosés provenant de dix pays européens. Tous présentent des traces de cet acide, un des polluants éternels les plus répandus, avec jusqu'à 320 microgrammes par litre (dans un vin blanc autrichien).

Dans chaque bouteille testée, quelque soit le vignoble, des traces de TFA, un acide qui naît lorsque se dégradent les pesticides de la famille des PFAS. “Ce TFA il est dans l'environnement partout, il est indestructible donc il va se promener partout”, décrit François Veillerette, porte-parole de l'association Générations Futures, qui a participé à cette étude. Il alerte sur la présence élevée de ce polluant dans nos bouteilles de vin.

“Il faut faire des comparaisons. On s’aperçoit qu’on va retrouver des niveaux de TFA dans le vin qui sont jusqu’à une centaine de fois supérieurs à ce qu’on retrouve dans l’eau du robinet dans les pires des cas”, indique-t-il.

Des TFA présents dans d'autres aliments?

Et selon l'étude, plus le vin est récent, plus le taux en TFA est élevé. “Logique” répond François Veillerette, puisque l'utilisation de ces pesticides a été multiplié par trois au cours de ces quinze dernières années.

“Ce qu’on a mis en évidence dans le vin on pourrait le mettre en autre évidence dans d’autres aliments. Ce n’est pas la seule source de TFA”, estime-t-il.

Si, d'après les chercheurs, le TFA ne présente pas de risque direct pour l'homme, il est néanmoins soupçonné d'être toxique si on l'ingère de manière continue.

Ameine Lavechin avec Guillaume Descours