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Port du masque en entreprise: "Il y a des réticences, une mesure forte du gouvernement est la bienvenue", plaide un médecin du travail

Le gouvernement pourrait bien imposer le port du masque obligatoire en entreprise alors qu'un quart des nouvelles contaminations se font au travail.

Le port du masque en entreprise pourrait devenir obligatoire, comme le veut la ministre du Travail Elisabeth Borne alors qu’un quart des nouvelles contaminations se font entreprise et que le nombre de nouveaux cas de coronavirus repart à la hausse.

S’il est déjà recommandé au sein de nombreux bureaux, ces obligations ne sont pas toujours suivies d'effet. Masque obligatoire, la règle est écrite à l’entrée de l’entreprise de Caroline. Pourtant, elle doit faire la police avec certains de ses collègues. "Je leur dit que l’on est en réunion donc il faut porter le masque. Je leur rappelle que même si on est à plus d’un mètre, quand on postillonne sur la table ça peut contaminer celui qui va arriver derrière".

L’obligation du masque dans les entreprises pourrait-être instaurée dès la fin du mois d’août par le gouvernement. Mais de nombreuses sociétés, comme celle d’Enam l’appliquent déjà : "On a un set de masque pour la semaine le lundi et il faut mettre un masque le matin et changer l’après-midi", explique-t-elle au micro de RMC.

"Il y a des réticences avec le masque"

Pour les open-space, une vitre de plexiglass est envisagée si la distance d’un mètre ne peut pas être respectée. C’est le cas dans les bureaux d’Agnès : "Je préfèrerais ne pas avoir le masque et avoir un plexiglass parce que c’est difficile à supporter".

Ces nouvelles obligations, Bernard Salengro les approuvent. Pour le président d’honneur du Syndicat des médecins du travail il y a urgence à agir : "Il y a un déni de la gravité de la situation et quelques fois il y a des réticences avec le masque. Je pense qu’une mesure forte de la part du gouvernement est la bienvenue". Et Bernard Salengro rappelle que c’est aux patrons de faire respecter les règles dans leurs locaux.

Au sein-même des entreprises, certains déplorent la lenteur du gouvernement: "Ils sont en train de discuter d'un protocole mais nous avons déjà préparé des choses pour une rentrée sereine. Est-ce que ce protocole va nous obliger à tout changer ? Aujourd'hui les entreprises devraient être concentrées sur comment reprendre leur activité plutôt que d'attendre comme un oracle un protocole gouvernemental qui ferait que l'on ne se préoccuperait que de ça", déplore de son côté Benoît Serre, vice-président de l'association nationale des DRH.

Benjamin Pelsy et Alfred Aurenche (avec Guillaume Dussourt)