Pourquoi le coronavirus touche-t-il beaucoup moins les enfants?
Alors que le nombre d'infections par le coronavirus semble ralentir en Chine, la maladie se répand de plus en plus vite en Europe. Jeudi, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé que 38 personnes avaient été infectées en France. Il a évoqué des cas un peu partout sur le territoire, liés entre eux par une chaîne de contamination ayant pour origine l'enseignant de 60 ans de l'Oise, mort dans la nuit de mardi à mercredi de la maladie.
Dans la foulée de son décès, l'académie d'Amiens et l'Agence régionale de la Santé ont annoncé la fermeture du collège Jean-de-la-Fontaine de Crépy-en-Valois (Oise), l'établissement où travaillait le sexagénaire, premier mort français lié au coronavirus. Une précaution prise notamment pour protéger le personnel de l'établissement mais également les élèves.
Des réactions immunitaires inflammatoires moindres chez les enfants
Pourtant, les adolescents et particulièrement les enfants sont pour l'instant très peu touchés par la maladie: "On a déjà eu des épidémies du même genre et nous avions constaté que les enfants étaient moins touchés", explique à RMC, Pierre-Marie Girard, épidémiologiste et chef du département des maladies infectieuses au CHU de Saint-Antoine à Paris. Un phénomène qui s'était déjà observé en 2003 à l'époque de l'épidémie de SRAS qui avait déjà touché la Chine et une partie de l'Asie.
"Soit les enfants rencontrent moins le virus, parce qu'on les protège plus en les laissant à la maison où ils ont moins de contact avec l'extérieur. Soit leur immunité ne donne pas de réactions trop fortes comme il peut y avoir parfois avec certains patients parce que dans certains cas les réactions immunitaires inflammatoires trop fortes expliquent les symptômes", détaille l'épidémiologiste.
Ainsi, les plus jeunes seraient protégés par leur organisme qui ne réagirait pas aussi violemment que celui des adultes face au virus. Depuis le début de l'épidémie, 38 personnes ont été infectées. Deux sont mortes, un touriste chinois de 80 ans le 14 février dernier, et un enseignant de l'Oise de 60 ans, mort dans la nuit de mardi à mercredi.