Refus du don d'organes: "Je ne veux pas donner un poumon à quelqu'un qui a fumé toute sa vie"
L'Agence nationale de la biomédecine lance une nouvelle campagne de sensibilisation en faveur du don d'organes, à l'occasion de la 17e "Journée nationale de réflexion sur le don d'organes et la greffe et de reconnaissance aux donneurs", ce jeudi. Spot télévisé, vidéos de témoignages de greffés sur les réseaux sociaux, affiche, guide d'informations et site Internet, à l'appui, la campagne vise à informer le public en répondant à ses interrogations. Mais également à mieux faire prendre conscience que, depuis le 1er janvier dernier, tout le monde est un donneur potentiel, à moins de s’y être opposé.
En l'absence de refus de don, des organes pourront vous être prélevés au moment de votre décès. L'inscription au Registre National des Refus peut se faire sur Internet ou par courrier. Ce n'est pas le seul moyen d'exprimer son refus de donner ses organes après sa mort. Il est possible faire valoir votre refus de prélèvement par écrit et confier ce document daté et signé à un proche.
"Deux fois plus d'inscrits sur le Registre des refus"
S'inscrire sur le Registre des refus, Sébastien l'a fait. "C'est très rapide, ça prend 2 minutes. J'ai tapé 'Registre refus organes' sur Google. Franchement c'est très, très simple", explique-t-il sur RMC. Pour ce père de 2 enfants de 41 ans, il n'était pas envisageable de donner des organes à un inconnu... "Je ne vois pas pourquoi on serait donneur par défaut. Ça va peut-être choquer, mais je ne veux pas donner un poumon à quelqu'un qui a fumé toute sa vie."
Depuis l'évolution de la loi le 1er janvier dernier, le nombre de Français inscrits sur le Registre des Refus a doublé: 90.000 en 2015, 150.000 fin 2016 et environ 300.000 inscrits aujourd'hui. Sans pour autant faire chuter les dons d'organes, ce que souligne le Professeur Olivier Bastien, de l'Agence de la Biomédecine. "C'est simplement une clarification. Autrefois les gens connaissaient mal le dispositif législatif et n'avaient donc pas tendance à s'inscrire sur le Registre du refus. Ceux qui veulent absolument s'opposer peuvent maintenant le faire plus facilement. Il ne faut pas s'inquiéter puisqu'en parallèle on a une augmentation du nombre de prélèvements". Reste qu'en 2016, plus de 22.600 patients restaient en attente d'un organe.