Sommeil et travail de nuit: comment réussir à bien dormir

Cette chronique s’adresse à tous, mais peut-être encore plus à ceux qui se réveillent au milieu de la nuit. Que vous soyez personnel hospitalier, réceptionniste d’hôtel, agent d'entretien ou de sécurité, chauffeur de taxi... En France, un salarié sur dix travaille la nuit.
Le sommeil est gage de bonne santé. Alors, comment fait-on pour se reposer en décalé? Caroline Rome, sophrologue au centre du sommeil de l'Hôtel-Dieu, à Paris, rappelle qu’une nuit de sommeil est satisfaisante quand on fait quatre à six cycles d’une heure et demie. Soit entre 6 et 9h.
Et nous ne sommes pas tous égaux: il y a les petits et les gros dormeurs. L’important, c’est de connaître ses besoins. S’il vous faut 6h par exemple, et que vous travaillez de nuit, l’important, c'est de les répartir par tranche de 24h.
Et les siestes, est-ce que ça compte?
Les siestes sont primordiales, selon la sophrologue. La micro-sieste de 15 à 20 minutes fait partie de votre quota de sommeil à atteindre. Et la spécialiste conseille de ne pas la faire dans le noir, mais à la lumière naturelle modérée, pour pallier le manque de luminosité et tromper son cerveau. Vous pouvez aussi faire la sieste royale: celle qui fait un ou plusieurs cycles complets, donc 1h30, 3h ou 4h30.
Et pour vous aider à mieux dormir, misez aussi sur l’alimentation: évitez de vous coucher le ventre vide et misez des sucres rapides avant une sieste. Un petit déjeuner sucré par exemple, sans caféine ni théine, histoire d’avoir le coup de barre juste après le pic de glycémie.
Il faut donc simplement trouver sa routine de sommeil. C’est le cas pour tout le monde, qu’on travaille de nuit ou non. Il faut trouver notamment sa “porte de sommeil”. Cette heure qui nous est propre. Celle à laquelle nos paupières sont lourdes, on bâille, notre corps pèse une tonne... À ce moment-là, ne trainez pas pour vous coucher, au risque de louper le coche.
Quant aux vacances, la spécialiste juge qu’une semaine de congés, c'est trop court pour rattraper la dette de sommeil. Donc faites comme vous pouvez, dormez au maximum quand il fait nuit et profitez de la lumière du jour. Et puis 48h avant la reprise, essayez de vous recaler sur les horaires de boulot, pour que la transition soit moins violente.
Et rappelez-vous que votre rythme évolue avec l’âge. “Le sommeil, c’est comme un élastique, explique la spécialiste, plus on tire dessus, plus il perd de sa souplesse”. Traduction: plus on vieillit, plus c’est difficile, plus il faut prendre soin de sa routine dodo.
Pour interpeller, lancer l’alerte sur un sujet qui vous concerne, une adresse: canousconcerne@rmc.fr.