Taxe sur les nitrites: le député MoDem Richard Ramos défend le principe du "tueur-payeur"

Richard Ramos, qui lutte contre la charcuterie contenant des nitrites depuis plusieurs années, a déposé un amendement dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2025), afin de la taxer à hauteur de 10 centimes par kilo. Le député MoDem du Loiret a défendu ce samedi sur RMC le principe du "tueur-payeur".
" Je ne veux pas qu'il y ait d'écart de prix entre le jambon avec nitrite et sans nitrite. Je refuse à ce qu'il y ait deux alimentations, une pour le pauvres qui auraient le droit de crever, et une pour les riches", a-t-il clamé.
"Il y a des lobbyistes partout"
Si le centriste estime avoir "gagné le combat dans la société" - les produits sans nitrite sont de plus en plus présents en rayon et l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a notamment reconnu en 2022 l’existence d’un lien entre le risque de cancer colorectal et l’exposition aux nitrites ainsi qu’aux nitrates - il souhaite toujours "gagner le combat parlementaire".
De plus, l'Union européenne avait décidé l'année dernière d'interdire les nitrites dans les croquettes et pâtées pour animaux. Richard Ramos avait alerté sur ce paradoxe (interdit pour les animaux, pas pour les humains), en envoyant à l'Elysée un sac de croquettes sans nitrites à destination du chien du président de la République, Nemo.
"Il y a des lobbyistes partout, ils sont dans les ministères et à l'Elysée", n'a pas hésité à affirmer Richard Ramos. Selon lui, la nouvelle législature est l'occasion ainsi de relancer le débat. "Les écologistes vont mener le combat avec moi au Sénat et à l'Assemblée", a-t-il aussi déclaré.
"On ne peut pas permettre à ce qu'on continue de tuer nos enfants", a vociféré le député MoDem
Objectif, au-delà d'une éventuelle taxe: l'interdiction formelle des nitrites. "Quand vous mangez avec vos enfants un coquillete-jambon, vous les tuez!", s'est aussi exclamé le député.
Il a également balayé une éventuelle pénalisation pour les consommateurs, avec une augmentation du prix. "Quand ça tue, quand c'est dans les rayons et qu'on croit que ça ne tue pas, on ne peut pas parler pouvoir d'achat!"
"Je sais que c'est très difficile, c'est un combat de longue haleine", a-t-il défendu, disant "espérer" qu'Emmanuel Macron s'empare de la question.