Comment aider les bouchers-charcutiers en danger? "Je préfère payer un steak que Netflix"

Sale temps pour les boucheries-charcuteries. Près d'un tiers des entreprises du secteur ont perdu de l'argent en 2023, notamment en raison de la hausse des coûts de production, avec une envolée des prix du porc et de l'énergie notamment. Les consommateurs, eux aussi, jugent la viande trop chère.
Alors ce mercredi sur le plateau d'Estelle Midi, Fred Hermel, qui évoque un sujet qui lui tient à cœur, appelle à aider les bouchers-charcutiers: "Ils donnent de la bonne viande et de la bonne charcuterie", défend-il, évoquant des produits pas si chers. "Le steak haché en boucherie devant le client, ça coûte souvent moins cher que le steak haché surgelé", assure-t-il.
"Il faut éduquer les gens pour mieux consommer"
"Il faut privilégier la bonne qualité et les artisans bouchers-charcutiers sont des gens qui aiment leur métier et travaillent la qualité. Et il faut éduquer les gens pour mieux consommer", insiste Fred Hermel.
Quant au prix, il faut savoir faire des choix ajoute-t-il. "Je préfère un steak à mon abonnement Netflix. D'ailleurs je n'ai pas Netflix, je mange des steaks. Et avec 15 euros (le prix d'un abonnement Netflix mensuel environ, ndlr), on a une entrecôte de malade, on mange à quatre dessus", assure Fred Hermel sur RMC et RMC Story.
"Les gens ne savent plus manger"
Même son de cloche pour Juliette Briens: "Les gens ne savent plus manger. Se faire plaisir sur un gigot d'agneau, c'est remplacé par un énorme pot de nutella à 8 euros. Sur les produits du quotidien comme le steak haché, ce n'est pas plus cher d'aller chez le boucher", ajoute-t-elle.
Juliette Briens note que les goûts ont changé et que les Français ne mangent plus de tripes notamment. "Et les bouchers vont en pâtir. Les goûts changent, on préfère les choses feuilletées et cuisinées", assure-t-elle.
Pour le médecin Robert Sebbag, les derniers rapports de l'OMS sur les nitrites dans le jambon ou le lien entre consommation de viande rouge et cancers, jouent aussi. "Les gens ont un peu peur, ils sont sensibles aux problèmes sanitaires et ça a dû jouer sur la consommation", estime le praticien.