Un jardinier indemnisé de manière posthume pour un lymphome lié aux pesticides

Le jardinier avait développé un cancer du système lymphatique à un stade très avancé. - STR
Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a condamné le jeudi 23 mai la ville de Meudon à indemniser de manière posthume Pascal G., jardinier de la ville qui avait contracté un lymphome causé par son exposition professionnelle aux pesticides.
Le montant de cette indemnisation "en réparation des préjudices subis" par le jardinier a été fixé à 95.200 euros, selon l'extrait de la décision que s'est procurée l'AFP.
La commune de Meudon a également été condamnée à verser 28.931 euros à la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) des Hauts-de-Seine.
"Je ne sais pas si on peut être vraiment satisfait par rapport à ses souffrances, à sa vie gâchée, mais j'espère que la décision fera jurisprudence", a réagi auprès de l'AFP la soeur de Pascal G., Annabelle Prin-Cojan.
Contactée par l'AFP, la mairie de Meudon a déclaré que "le jugement n'avait pas été notifié à la Ville" jeudi en début de soirée et que la municipalité ne communiquerait "pas dans l'immédiat".
Un cancer reconnu comme maladie professionnelle
Après des années de souffrances, en septembre 2021, le jardinier paysagiste est décédé à 56 ans du Covid-19, contracté en raison de son immunodépression, elle-même conséquence de sa maladie professionnelle, selon une expertise médicale de 2023 consultée par l'AFP.
A partir de 1985, Pascal G. travaille en tant que jardinier polyvalent pour la ville de Meudon, au sud-ouest de la capitale.
Son travail l'expose "à des engrais, des herbicides, des fongicides, des insecticides (...) pendant un peu moins de 23 ans", notamment à du glyphosate, note une autre expertise médicale de 2016.
En novembre 2007, Pascal G. tombe malade et est hospitalisé. Il présente un cancer du système lymphatique à un stade très avancé. Après des mois d'hôpital et de traitements, son état s'améliore et il reprend le travail à mi-temps.
S'ouvre alors une longue bataille pour faire reconnaître le lien entre son travail et sa pathologie, ainsi que pour compenser les lourds préjudices subis.
En janvier 2017, un arrêté municipal reconnaît que la maladie du jardinier est "imputable au service".
En mars 2023, une expertise mandatée par le tribunal confirme que "le lien est établi" entre la maladie professionnelle et le décès de Pascal G.
Un autre jardinier avait obtenu gain de cause à Rennes dans une affaire similaire, le tribunal administratif de la ville ayant reconnu en mars 2023 un "lien direct" entre sa maladie et ses fonctions.