Un syndicat de gynécos menace d'une grève des IVG: "C'est une vraie entrave à la loi"
Le Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (Syngof) a brandi la menace d'une grève des interruptions volontaires de grossesse (IVG), un message jugé "inadmissible" mercredi par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui a "condamné" une "prise en otage des femmes".
Les gynécologues veulent faire pression sur le ministère afin de régler le cas de quinze médecins condamnés à de lourds dommages pour erreur médicale. Entre 2002 et 2012, une quinzaine de gynécologues ont été condamnés à des amendes jusqu'à 17 millions d'euros après avoir été reconnus coupables du handicap d'un enfant. Problème: depuis 2002 et à l'initiative du gouvernement, les médecins ne sont plus couverts par leurs assurances au-delà de plafonds passés de 3 à 8 millions d'euros, alors que les condamnations peuvent atteindre entre 10 et 17 millions lorsque le gynécologue est jugé responsable du handicap d'un enfant.
"Ils auraient pu faire la grève des frottis"
L'organisation syndicale estime donc que c'est au ministère de la Santé de régler ce problème. D'où la menace de grève. Un chantage inadmissible selon Caroline Rebhi, co-présidente du planning familial: "C'est toujours à l'encontre de ce droit à l'avortement et contre les droits des femmes qu'on va essayer de prendre les femmes en otage et d'aller contre leurs droits. Ce qui est inquiétant, c'est que c'est une vraie entrave à la loi, c'est un délit d'entrave à l'avortement que d'empêcher toute femme à y avoir recours".
"Ils auraient pu faire la grève des frottis, non... grève de l'IVG", s'est indignée sur Twitter Osez le féminisme.
L'Ordre des médecins a également "fermement" condamné la menace d'appel à la grève des avortements, la jugeant "totalement contraire à la déontologie médicale" et estimant qu'un passage à l'acte aurait des "conséquences potentiellement dramatiques".