Un tiers des chômeurs voit sa santé se dégrader: "Ça vous pourrit la vie et vous démolit"
Le chômage nuit à la Santé. Ce n'est pas une surprise mais c'est une nouvelle fois confirmé. Après les annonces du plan pauvreté et du plan santé, l'association Solidarités nouvelles face au chômage présente ce jeudi un rapport sur le sujet. Un rapport que RMC a pu consulter. Il en ressort qu'un tiers des demandeurs d'emploi voient leur état de santé se détériorer pendant leur période de chômage.
C'est le cas de Mélanie, 47 ans, rencontrée par RMC.
Cela fait plus de 15 ans que cette ancienne directrice artistique enchaîne les périodes de chômage sans trouver de travail stable, au détriment de sa santé.
"Le sommeil n'est plus le même, il y a du stress, des problèmes de digestion, des crises d'angoisse… Ce sont des petites choses qui, mises bout à bout, vous pourrissent la vie et vous démolissent. Votre corps dit stop. Sauf que ça je ne peux pas le traduire en papier administratif à Pôle emploi", explique-t-elle. Impossible pour Mélanie de trouver une écoute auprès de son conseiller Pole Emploi. "La personne m'a dit que cela ne l'intéressait pas, que ce n'était pas son problème et qu'elle ne voulait que des choses à mettre dans le dossier", confie-t-elle.
Pour une visite médicale après 6 mois et 2 ans de chômage
Et lorsque le corps ne suit plus, qu'une visite chez le médecin s'impose, ce dernier ne prend pas conscience des problèmes d'argent de Mélanie, et prescrit des médicaments non remboursables.
"Je trouve ça irresponsable je me suis retrouvé à un moment donné avec 265 euros par mois de dépenses de santé. Et encore, j'ai la chance d'avoir un toit sur la tête".
Aujourd'hui Mélanie remonte la pente, grâce notamment à l'accompagnement de l'association Solidarités nouvelles face au chômage. Son délégué général, Vincent Godebout, regrette que l'impact du chômage sur la santé soit un sujet tabou.
"Pourquoi on n'en parle pas? Parce qu'on a une très mauvaise image du chômage en France, et parce que les professionnels de santé ne sont pas sensibilisés à ces questions lors de leur parcours de formation".
Pour l'association, il faudrait mieux former les futurs médecins, les agents Pole emploi, et instaurer une visite médicale après 6 mois et après 2 ans de chômage.