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Santé

Une députée LREM juge hâtif le vote sur les vaccins obligatoires: "Aucune urgence sanitaire n'a été démontrée"

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Les débats ont été vifs mais l'Assemblée a voté, vendredi, l'extension de 3 à 11 du nombre de vaccins obligatoires. Rare voix à contre-courant dans son groupe parlementaire, Blandine Brocard, députée LREM, juge que ce vote est précipité.

Sans surprise, l'Assemblée nationale a finalement donné son feu vert. Il n'y a plus trois mais désormais onze vaccins obligatoires pour les enfants qui naîtront à partir du 1er janvier 2018. 

Ces vaccinations seront indispensables aux enfants pour qu'ils soient admis en collectivité, notamment à l'école et en crèche. 

"On ne peut pas se précipiter de la sorte"

Bien que l'article du projet de budget de la Sécu a été adopté à une large majorité, par 63 voix contre 3, les débats ont été électriques dans l'hémicycle. Le reflet d'un certain nombre de polémiques et de protestations autour de la vaccination obligatoire, qui a du mal à passer chez certains parents et associations.

Pour Blandine Brocard, députée La République en marche (LREM), le gouvernement aurait dû prendre le temps de déminer le terrain.

"Sur un sujet aussi sensible, on ne peut pas se précipiter de la sorte, surtout qu'il n'y a aucune urgence sanitaire qui soit démontrée. Derrière, de la pédagogie doit être faite. On peut très bien imaginer des campagnes télévisées comme il a été fait pour la sécurité routière, ça a très bien fonctionné. Une éducation à vaccination dans les écoles… "

"On infantilise les Français"

Aux yeux de la député du Rhônes, la méthode répressive n'est pas la bonne.

"Passer par l'obligation, c'est infantiliser les Français, les déresponsabiliser. Or pour moi c'est pas dans cette optique-là qu'on va retrouver la confiance dans la vaccination."

Une confiance ébranlée tandis que les appels des "anti-vaccins" se sont multipliés depuis que le gouvernement a annoncé qu'il allait légiférer sur la question.

Elisa Bertholomey (avec Paul Conge)