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Une prise de sang pour détecter très en amont les cancers

En matière de lutte contre le cancer, la technologie avance à grands pas. Parmi les innovations les plus prometteuses, des tests sanguins capables de détecter des dizaines de cancers différents avant même l’apparition des premiers symptômes.

La biopsie liquide représente peut-être le futur de la lutte contre les cancers. Une simple prise de sang, déjà proposée aux patients à risques aux Etats-Unis, qu’on pourrait tous faire régulièrement et permettrait de détecter très en amont 50 types de cancers différents avant qu’il ne soit visible sur des appareils traditionnels de radiologie et avant même que le patient n’en perçoive les premiers symptômes. Autrement dit, quand il est le moins dangereux et le plus simple à traiter.

L’un des pionniers de cette technologie s’appelle Grail - le graal - une entreprise de la Silicon Valley, dans laquelle Bill Gates et Jeff Bezos ont investi et rachetée par Illumina pour 7 milliards de dollars. Mais on peut aussi citer Guardiant, Freenome.

Une médecine préventive

Le principe, c’est qu’on va prendre un échantillon de sang, et on va le faire analyser par des machines de séquençage du génome, qui sont capables d’aller détecter des fragments d’ADN, des éléments minuscules qui proviennent des cellules cancéreuses et qui sont dispersées dans le sang.

Si on trouve ces éléments, ça indique qu’une tumeur est potentiellement en train de se former, même si elle est trop petite pour apparaître sur une radio. Ce genre d’outil, s’il se démocratise, permettrait de faire des dépistages de masse. L’enjeu c’est de créer une nouvelle forme de médecine, plus préventive que curative.

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L'IA pour diagnostiquer et élaborer des traitement

L'autre grand espoir dans la lutte contre le cancer, c’est l’intelligence artificielle. Elle va être utile pour le diagnostic car il existe aujourd’hui des algorithmes qui sont capables de détecter un problème sur une radio ou un scanner ou un IRM avec une efficacité beaucoup plus grande que l’œil d’un médecin humain. En effet, on lui fait ingurgiter des milliers d’images pour lui apprendre que telle petite tâche correspond à des cellules malades. Google a mis au point un outil qui permet de détecter des cancers du sein à partir d’une mammographie et obtient de meilleurs résultats - moins de faux positifs et de faux négatifs - que les médecins humains.

L'IA va aussi être utile dans l’élaboration des traitements, pour tester des molécules les unes avec les autres, des milliards de combinaisons possibles, jusqu’à trouver la "meilleure recette", beaucoup plus rapidement que si on devait le faire "manuellement". C’est la spécialité d’ExScientia, une entreprise britannique qui s’est récemment alliée à Sanofi pour utiliser l’IA pour concevoir des médicaments contre le cancer.

Anthony Morel avec MM