"Une roulette russe": pourquoi huit médicaments anti-rhume sont interdits à la vente libre

Humour médical. Chez les médecins, on dit qu’un rhume traité avec des médicaments se guérit en cinq à sept jours. Et, sans rien faire, en une semaine. C’est peut-être pour cette raison que huit célèbres traitements anti-rhume, dont l'Actived Rhume, le Dolirhume ou encore le Nurofen Rhume, jusqu'à présent en vente libre, ne pourront plus être délivrés sans ordonnance dès ce mercredi.
L'Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm), qui alerte régulièrement sur la prise de ces fameux médicaments, déconseille largement leur utilisation. Car ces traitements contiennent de la pseudoéphédrine, une molécule qui peut s'avérer dangereuse et provoquer des effets secondaires, comme des AVC et des infarctus.
Des tentatives de limitation infructueuses
"Ces produits n’ont pas une grande efficacité", explique ce mardi sur le plateau des Grandes Gueules le médecin généraliste Jérôme Marty. "Dans de rares cas, ils peuvent provoquer des choses gravissimes. La balance bénéfice-risque penche plutôt vers le risque donc".
"On a alerté à plusieurs reprises, l’Ansm, l’ordre des pharmaciens et le SPO, un des principaux de syndicats de pharmaciens, qui avaient demandé que ces produits ne soient plus mis en avant dans les pharmacies et qu’il n’y ait plus de publicité. On n’y est pas arrivé donc on passe à la seconde étape", poursuit-il sur RMC et RMC Story.
"Trop d'automédication"
"Il y avait trop d’automédication donc on va passer par la case médecin qui expliqueront pourquoi ces produits ne sont pas nécessaires", ajoute le praticien, qui explique que ces médicaments ne sont que "très rarement" prescrits par les généralistes.
Techniquement, dans une infection; il ne faut pas prescrire d’anti-inflammatoires qui masquent l’infection mais ne la guérissent pas, détaille Jérôme Marty: "Ça dégage le nez donc il y a une sensation de bien-être, mais le bien-être, si c’est une roulette russe, et bien non". Des médicaments inutiles contre le rhume donc, mais qui peuvent provoquer des infarctus, même sans surdosage: "Dès le premier comprimé, on peut avoir cet incident", prévient le médecin.