Vaccins contre le Covid: le consentement parfois compliqué à déterminer dans les Ehpad
L'Europe dans les starting-blocks pour débuter les vaccinations. Les pays qui s'organisent depuis plusieurs semaines attendent le feu vert de l’Agence européenne du médicament qui doit être donné ce lundi. Un vaccin destiné en priorité aux 750.000 résidents des Ehpad alors que près de 24.000 morts ont été recensés dans ces établissements depuis le début de la pandémie.
Si environ un résident sur deux serait candidat à la vaccination, une question essentielle se pose pour ce public particulier: celle du consentement. Notamment pour les six résidents d'Ehpad sur dix atteints de troubles cognitifs et dont le libre choix à recevoir ce vaccin est parfois compliqué à déterminer.
Aborder la question du vaccin avec les résidents de la maison de retraite de Bouères n’est pas toujours facile. Marie-Thérèse et Marie-Louise, elles, accepteront sans crainte.
“Il faut. À nos âges, on ne risque rien”, indique la première. “Ce sont les médecins qui nous jugent. Ils savent si on en a besoin ou pas. Nous, on ne sait pas”, assure Marie-Louise.
Le besoin de convaincre
Recueillir les consentements prend du temps insiste Virginie Huchedé, infirmière coordinatrice. “On va demander à chacun. On ne peut pas les forcer à se faire vacciner. Ce sont des êtres humains comme nous”, indique-t-elle.
Si l’état de santé des résidents ne leur permet pas de prendre une décision, c’est à leur famille d’accepter ou non le vaccin. Pascal Daubert, directeur de l’Ehpad, aimerait convaincre les proches réticents.
“Certaines familles ont fait part de leur opposition au fait que leurs proches soient vaccinés. C’est une difficulté et c’est pour ça qu’on doit faire preuve de pédagogie. Se faire vacciner, c’est un geste barrière supplémentaire pour lutter contre le covid”, assure-t-il.
Et pour les résidents sans tuteur, il estime qu’il faut faire confiance aux médecins.