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Smic, minimum vieillesse, taxe d'habitation... ce que pourrait annoncer Macron aux "gilets jaunes"

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Après un quatrième week-end de mobilisation consécutif, les "gilets jaunes" espèrent de nouveau des annonces du gouvernement. Le président "s'adressera à la Nation" lundi à 20h.

Et maintenant? Quelque 136.000 manifestants samedi comme une semaine auparavant, un record d'interpellations, des dégâts dans plusieurs villes: pressé d'intervenir après l'acte IV de mobilisation des "gilets jaunes", Emmanuel Macron va recevoir lundi partenaires sociaux et élus, et devrait annoncer dans la soirée de nouvelles mesures face à cette crise mettant le pouvoir à l'épreuve.

Le président "s'adressera à la Nation" lundi à 20h depuis le palais présidentiel, a indiqué l'Elysée. 

Pas de "coup de pouce" au Smic

Selon les proches et les ministre, Emmanuel Macron va présenter "des mesures concrètes et immédiates". C'est du moins qu'a assuré dimanche la ministre du Travail Muriel Pénicaud, qui a cependant écarté tout "coup de pouce" supplémentaire au Smic, qui détruirait des emplois selon elle. 

Emmanuel Macron "saura retrouver le chemin du coeur des Français", selon le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. 

Dans la matinée, le chef de l'Etat recevra syndicats et organisations patronales, aux côtés des présidents d'associations d'élus, du Sénat, de l'Assemblée nationale et du Conseil économique, social et environnemental.

Quoi qu'il arrive cette allocution est très attendue par les "gilets jaunes" dont beaucoup estiment que la balle est dans le camp du président de la République. En attendant samedi, l’exécutif a suivi de très près les manifestations. 

Vers un mea culpa?

Au sein de la majorité, il y a une forme de soulagement. On a vu des "gilets jaunes" qui manifestaient et qui tentaient d’empêcher des casseurs de s’en prendre à des scooters ou à des voitures. Un comportement vu comme un signal qui prouve qu’il y a une volonté de dialogue, selon un élu de La République en Marche. 

Vendredi, il a déjà reçu une quinzaine d’élus locaux pendant plus de trois heures. Une réunion au cours de laquelle il aura fait un mea culpa avouant que la baisse des 80km/h n’était pas une bonne idée, ainsi que la baisse des APL. 

Ce lundi matin, en vérité, tout est sur la table. Depuis une semaine, les ministres, les proches du chef de l'Etat font remonter des propositions. Bercy avance, de son coté, différentes options chiffrées. Les derniers arbitrages se feront dans la journée. 

Sur la table des mesures concrètes immédiates que RMC vous dévoile:

  • un coup de pouce pour le minimum vieillesse et pour certains minima sociaux, 
  • une accélération de la disparition de la taxe d'habitation,
  • il y a aussi cette idée que le travail doit payer plus. D'où l'idée d'avancer les mesures de désocialisation - exonération totales de cotisations sociales,
  • enfin, s'il n'y aura pas d'augmentation du Smic, le chef de l'Etat et le gouvernement regardent comment il est possible de muscler la prime d'activité, versée en fonction des revenus et de la composition de la famille. La revaloriser plus vite serait un geste fort pour les ménages modestes. 

Les "gilets jaunes" ne désarment pas

Pour autant dans la majorité, on est bien conscient que le mouvement des "gilets jaune" est loin d’être terminé. Ils attendent toujours des réponses à leur revendication. La preuve avec François, retraité de 70 ans, venu samedi de province pour manifester à Paris.

"Il faut que tout le monde se mobilise. S’il n’y a pas trop de mobilisation l’autre (Emmanuel Macron, NDLR), il va rester cloîtré chez lui. C’est un grand effort qu’il doit faire, les gens sont à bout. L’ISF, tout ça faut qu’il nous soit rendu ce truc-là. Si ce n’est pas ce samedi, ce sera le prochain. On sera toujours là, jusqu’au bout", prévient ce "gilet jaune".
Stéphanie Collié (Avec G.D)