SNU: obligatoire, incitatif, départements tests... Le gouvernement hésite toujours
Le gouvernement croit toujours en son SNU, le service national universel. A tel point qu'il pourrait devenir obligatoire, imposé sur le temps scolaire. C'est ce que tente de promouvoir la secrétaire d'Etat à la jeunesse et au service national universel, Sarah El Haïry, qui en a fait son cheval de bataille, et qui doit promouvoir ce dispositif ce mercredi dans un centre dédié de Seine-et-Marne.
Mais l'idée inquiète déjà enseignants et parents d'élèves alors que la secrétaire d'Etat envisage un service national universel obligatoire pour tous les lycéens de seconde, pendant deux semaines et sur le temps scolaire, dès janvier 2024.
Vers un SNU incitatif?
Selon le SNES-FSU, le Syndicat national des enseignements de second degré, le premier syndicat des personnels enseignants, opposé à cette réforme, cette mesure pourrait d'abord concerner 6 départements tests, le Finistère, la Dordogne, le Var, le Cher, les Hautes-Alpes et les Vosges.
Du côté de la FCPE, la principale fédération de parents d'élèves, l'option de prendre ces deux semaines sur le temps scolaire est une ligne rouge, alors même que la récente réforme du lycée crée déjà des problèmes d'organisation.
Obligation ou renforcement du SNU volontaire, rien d'acté pour l'instant, indique cependant à RMC le cabinet de Sarah El Haïry qui explique aussi envisager un SNU optionnel mais très incitatif, avec la possibilité de passer son permis de conduire par exemple.
Ne pas irriter la jeunesse
Une chose est sûre, c'est le président de la République qui doit trancher, assure le cabinet de la secrétaire d'Etat. Or, Emmanuel Macron n'a pas encore pris sa décision fait savoir de son côté l'Elysée. Pour un bon connaisseur du dossier ce n'est pas le moment d'irriter la jeunesse, en pleine réforme des retraites.
Dans ses vœux pour l'année 2023, le président de la République avait évoqué le souhait de rendre le SNU obligatoire: il avait dit vouloir "poser les jalons" d'un tel dispositif avant de "lancer les aménagements nécessaires à nos institutions et à notre vie publique et citoyenne".