40% de fraude à l'examen du code de la route: le syndicat des inspecteurs du permis lance l'alerte

40% de fraudes au code de la route. C'est le chiffre avancé par le syndicat national des inspecteurs du permis de conduire Snica FO. Depuis la réforme du code de la route, en 2016, des opérateurs privés peuvent organiser les examens.
Avant cela, il s'agissait d'un examen d'Etat, rattaché au ministère de l'Intérieur, et on y constatait très peu de fraudes selon le SNICA-FO.
Des candidats au permis de conduire qui ont obtenu leur code de façon frauduleuse, Sabrina Habizid, monitrice d'auto-école à Paris, est persuadée d'en rencontrer régulièrement.
“Les panneaux ne sont pas connus, les marquages ne sont pas compris, les candidats vont prendre des voies réservées aux bus par exemple. On ne se sent pas très bien de devoir les féliciter d’avoir eu un permis de conduire alors qu’on sait que les règles ne sont pas acquises”, déplore-t-elle.
Près d'un permis sur deux non valable?
Des fraudes aux formes variées: faux documents, triche ou encore usurpation d'identité... Un phénomène en hausse, selon l'enseignante, depuis la privatisation il y a 8 ans de l'examen du code. Dans certaines structures privées, les épreuves sont moins encadrées.
“Là, avec la masse d’examens de code fait par les établissements privés, malheureusement il y a des contrôles qui se perdent, des contrôles qui ne se font pas, il y a des sessions trop chargées et où donc il n’y a pas le temps de faire les contrôles nécessaires”, détaille-t-elle.
Et cette situation empire selon Stéphane Besanssné, du syndicat Force Ouvrière des inspecteurs du permis.
“En 2023, on arrive vraiment à des chiffres effarants. 40% de fraudes, on arrive tout doucement à un permis sur deux qui n’est pas valable”, pointe-t-il.
Selon le gouvernement, la privatisation de l'examen du code a permis de créer 142.000 places de candidats en plus.