Activité parallèle des agents RATP: "Nous, on n'a plus de boulot", déplore un chauffeur VTC

C'est RMC qui l'a révélé ce mercredi: une note interne de la RATP alerte sur la recrudescence d'agents en situation de "double activité", c'est-à-dire des conducteurs de bus ou de métro qui arrondissent leurs fins de mois en devenant chauffeurs VTC. Leur expérience leur permet notamment d'éviter la formation et l'examen.
"Ça existe depuis très longtemps", a assuré Lyes dans Les Grandes Gueules ce jeudi sur RMC et RMC Story. Ce chauffeur VTC basé en Essonne n'a pas caché sa colère face à cette pratique. "On n'a plus de boulot. Est-ce que moi demain, je peux aller conduire un bus? J'ai passé une formation pour obtenir la carte VTC et eux, ils l'ont par équivalence", a-t-il remarqué, amer.
Le chauffeur indépendant a aussi assuré que certains agents de la RATP ne se cachaient pas de pratiquer des arrêts maladie de complaisance. "Ça se fait depuis très longtemps, on boit le café avec eux, on peut entendre 'Là, je suis arrêté'", a-t-il relaté.
"Un peu la guerre"
Si la pratique d'exercer un deuxième métier au sein de la RATP est une chose courante, comme l'a également reconnu Philippe dans Les Grandes Gueules, l'ancien chauffeur de bus de l'entreprise est toutefois plus partagé sur une pratique généralisée des agents vers le VTC.
"Honnêtement, entre taxis, VTC et chauffeurs de bus, c'est un peu la guerre", a-t-il expliqué, avec entre autres l'utilisation commune des voies de bus qui peut provoquer des tensions.
30 agents en procédure disciplinaire
Interrogé par Le Parisien, le PDG de la RATP, Jean Castex, a indiqué que l'entreprise - qui prend le sujet "au sérieux" - avait identifié une "trentaine de personnes qui exercaient une activité de VTC en arrêt maladie". Selon le service de presse du groupe cité par le quotidien francilien, "30 agents" sont "en procédure disciplinaire pouvant conduire à un licenciement".
Pour rappel, le Code du travail n'interdit pas la pratique de cumuler activité salariée et indépendante. La RATP, cependant, a fait le choix de le refuser à ses agents pour des raisons de sécurité, puisqu'elle ne peut pas vérifier qu'ils respectent leur temps de repos.