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Amendes, délit d'incivilité: le plan du gouvernement pour la sécurité dans les transports en commun

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Le gouvernement veut sévir contre les violences et les incivilités dans les transports et doit présenter un plan ce lundi devant l'Assemblée nationale. Pour un quart des usagers, l'incivilité et l'insécurité sont un frein à l'usage des transports en commun.

C'est "la priorité des priorités". Le ministre des Transports Philippe Tabarot veut faire de la sécurité dans les bus, trains et métros, son objectif principal. Il doit présenter un projet de loi devant l'Assemblée nationale ce lundi. Plusieurs mesures sont à l'étude, notamment la création d'un délit d'incivilité d'habitude (pieds posés sur les sièges...), ou encore l'autorisation pour les contrôleurs de porter des caméras-piétons activables à tout moment.

Des mesures censées redonner confiance aux usagers. Et encore plus aux usagères des transports. Car monter dans un tram, un bus ou un train, cela fait souvent remonter de très mauvais souvenirs dans la tête de Yasmine: "Je sentais un mec très proche de moi et je me suis rendu compte qu'il était en érection en train de se frotter à moi. C'est pas chouette", assure-t-elle à RMC.

"Recrudescence des armes qui circulent"

C'est justement pour éviter ça que Fleur et Anna, deux Strasbourgeoises ont carrément changé leur façon de vivre. Les transports en commun, le soir, c'est terminé: "Je me sens plus en sécurité sur un vélo que dans un tram", assure Anna; "On peut nous suivre, nous embêter, et ça c'est encore le moins grave", abonde Fleur.

Pour éviter justement des agressions plus graves encore, le projet de loi envisage de renforcer le pouvoir d'action des agents de la sûreté ferroviaire: ils pourraient faire des palpations, ce qui leur est interdit sauf dérogation préfectorales aujourd'hui. Une bonne idée pour Nicolas Calonne, lui-même agent de sûreté et secrétaire fédéral du syndicat Unsa Ferroviaire: "On voit une recrudescence des armes qui circulent. Ça va nous permettre de les retirer de la circulation et éviter que cela puisse servir à des agressions".

Mais ce que réclament beaucoup d'usagers, c'est surtout de voir plus d'agents dans les rames comme à Paris, pendant les JO, l'été dernier: "Ça a changé le cours de la vie parisienne pendant un mois", assure une usagère. Plus de moyens humains, c'est aussi une demande de tous les syndicats de la sûreté ferroviaire.

Le journal de 8h - 10/02
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120.000 vols par an

Une autre mesure prévoit la création d’une interdiction de paraître en gare, "à partir du moment où on a un comportement de délinquant". La proposition de loi vise aussi la création d'un délit de "train surfing" contre les personnes qui grimpent sur les toits des métros pour s'y filmer debout, un phénomène en hausse. Jean Castex le PDG de la RATP, les transports parisiens, s'est dit "très favorable" à ce texte.

D'après le ministère des Transports, il y a 120.000 vols par an dans les transports et 87% des femmes se disent victimes de harcèlement sexuel ou sexiste. Et selon l'Union des Transports publics et ferroviaires (UTPF), un quart des personnes sondées en 2024 citent l'insécurité comme un frein à l'usage des transports publics.

Martin Bourdin avec Guillaume Dussourt