"Attaque massive" contre la SNCF: "Les regards se tournent vers l'ultra gauche" selon un spécialiste

Une "attaque massive" contre le réseau TGV de trains à grande vitesse a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi, qui paralyse fortement le trafic et affecte 800.000 voyageurs. À la gare Montparnasse, aucun train ne circulera avant 13h, minimum, et ce alors que des milliers de spectateurs et bénévoles des Jeux olympiques 2024, dont la cérémonie d'ouverture se déroule à 19h, sont attendus dans la capitale. Un retour à la normale ne devrait pas avoir lieu avant lundi.
Selon nos informations, les faits ont été commis simultanément entre 4h et 5h sur plusieurs points névralgiques différents, des postes d'aiguillage des LGV Atlantique et Nord et Est: à Vald’Yerre dans l'Eure-et-Loir pour la première, à Croisille dans le Pas-de-Calais pour la second et Pagny-sur-Moselle en Meurthe-et-Moselle pour la dernière.
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"Des appels au saboutage" de la part de l'ultra gauche
Si la malveillance est depuis ce matin établie, reste à savoir qui a commandité ces actes: "Si la piste russe a été envisagée après des tentatives d'ingérence pour le jour de lancement des JO, a priori, selon les premières informations que nous sommes en train de consolider, les regards sont en train de se tourner vers l'ultra gauche", explique sur RMC, au micro des Grandes Gueules, Guillaume Farde, consultant sécurité BFMTV.
"Il y a eu" de la part de l'ultra gauche "des appels au sabotage, à l'entrave et à gêner l'organisation des JO. C'est un mode opératoire coutumier", précise-t-il. "En tout cas, ça le préconise." Il rappelle qu'une "tentative de cette nature" avait été déjouée à Marseille lors de l'arrivée de la flamme olympique.
"Plus vous allez vers la périphérie, plus vous êtes vulnérable"
Si les images sont parisiennes, avec la gare Montparnasse bloquée, les attaques ont eu lieu en zones rurales. "En termes de dispositif de sécurité, ce sont des cercles concentriques. Plus vous allez vers le coeur, plus le dispositif est durci", explique Guillaume Farde.
"Plus vous allez vers la périphérie, plus vous êtes vulnérables. Au lieu de frapper Paris, on le fait plus loin, dans les zones rurales, il faut imaginer des postes SNCF dans des lieux isolés", précise-t-il. "En matière d'action malveillante et terroriste, on vit celle des cibles molles".
Enquête ouverte
La juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) s'est saisie de l'enquête pour "l'ensemble des dégradations volontaires causées sur des sites SNCF", a annoncé Laure Beccuau, procureure de la République de Paris.
L'enquête est ouverte notamment pour détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre ces crimes et délits, a précisé Laure Beccuau dans un communiqué.
Les renseignements mobilisés, assure Gabriel Attal
"Nos services de renseignement et nos forces de l'ordre sont mobilisés pour retrouver et punir les auteurs de ces actes criminels", a affirmé vendredi Gabriel Attal après l'attaque qui a visé le réseau de la SNCF à quelques heures de la cérémonie d'ouverture des JO.
Le Premier ministre a déploré sur le réseau X "des actes de sabotage (qui) ont été, de façon préparée et coordonnée, menés sur des installations de la SNCF". "Les conséquences sur le réseau ferroviaire sont massives et graves", a-t-il souligné.