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"C'est la galère": l'amertume des victimes des incendies de voitures lors des émeutes

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Des milliers de sinistrés tentent d'obtenir répération de leur véhicule qui a été brûlé lors des émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel, lors d'un contrôle de police mardi dernier. Des démarches souvent compliquées.

La semaine dernière, plus de 5.600 voitures ont été brûlées à travers le pays selon le ministère de l'Intérieur, en marge des émeutes qui ont secoué le pays. C'est presque autant de personnes qui ont dû entamer des démarches, souvent longues et fastidieuses, auprès de leur compagnie d'assurance, pour être indemnisées. Mais parfois, il y a quelques mauvaises surprises. Surtout quand l'assurance n'est pas "tout risque" ou sans l'option "incendie".

De quoi laisser un goût amer aux personnes sinistrées. Depuis sa fenêtre, Nish a vu sa voiture partir en fumée. Sans rien pouvoir faire. Un véhicule indispensable pour sa famille nombreuse, et surtout, essentiel pour aller au travail.

"Les courses, on les faisait en gros, maintenant on fait tout à pied dans les petits magasins... Pour le travail, je mettais une heure pour y aller, maintenant c'est près de deux heures en transports en commun", souffle-t-il.

Pas de dédommagement sans l'option incendie

Son assurance l'a déjà prévenu: sans l'option incendie, il ne sera pas dédommagé. Une situation partagée par Amandine. Cette Bordelaise tente de trouver des solutions, mais les démarches sont parfois compliquées.

"On demande des documents qui se trouvaient à l'intérieur du véhicule donc c'est compliqué, vu que ça a brûlé. Toutes ces petites choses ralentissent la procédure", regrette-t-elle.

"On s'assure, on paye tous les mois, et au final..."

Des démarches résumées très simplement par Thierry qui confirme que "c'est la galère". Dans la nuit de dimanche à lundi, à Lyon, ce directeur d'une compagnie artistique a perdu une partie de son matériel dans l'incendie de sa fourgonnette.

"On s'assure, on paye tous les mois, et puis derrière on s'aperçoit que quand ça arrive, c'est la tôle", regrette-t-il.

Avec la fatigue et le choc, difficile pour lui de tout gérer. Selon lui, les autorités pourraient mettre des dispositifs en place. "Comme certains trucs exceptionnels, peut-être qu'il faudrait une cellule d'aide ou quelque chose pour que l'on puisse être accompagnés", propose-t-il.

Les victimes peuvent aussi se retourner contre l'Etat. Mais là encore, elles devront s'armer de patience.

Vincent Chevalier et J.A.