"Ça commence à faire long": infirmier libéral, il attend sa BMW à 100.000€ depuis 20 mois

Emmanuel est infirmier libéral dans les Côtes-d’Armor. Qu’il pleuve ou qu’il vente, il sillonne la Bretagne, sur des routes parfois difficiles, pour rendre visite à ses patients. Il y a presque deux ans, il décide d'acheter un SUV électrique chez BMW. La livraison était prévue le 25 mars dernier. On est en 2024, et il attend toujours.
"Ma voiture, c'est un outil de travail pour voir mes patients et passer par tous les chemins", raconte-t-il à RMC. "Je veux faire ma transition écologique parce que je me considère comme un gros pollueur alors passer à l'électrique me permettait d'avoir une empreinte carbone un peu plus faible".
Emmanuel a versé un acompte de 10.000€ pour cette voiture qui n’arrive jamais. Et en attendant, il perd de l’argent. Entre l’avantage fiscal aux professionnels libéraux qui roule à l’électrique, dont il ne bénéficie toujours pas, la baisse de côte à l’Argus de son véhicule actuel, et les pleins de diesel qu’il continue de payer, il évalue le préjudice à près de 80.000€.
Pourquoi sa BMW n'arrive pas?
Comme toute l'industrie automobile, BMW le constructeur allemand, est victime de la pénurie de semi-conducteurs, ces petits composants électroniques, et ça dure depuis bientôt 4 ans, depuis le Covid-19. Une situation complexe, à laquelle est venue se greffer la guerre en Ukraine, qui met à mal les chaînes d’approvisionnement.
Selon BMW, c’est pour ça que la voiture d’Emmanuel n’est pas prête: "Mon véhicule est construit de A à Z en Allemagne mais on me dit qu'il y a une carence de pièces mais ça commence à faire long", se désespère-t-il.
Entre-temps, le concessionnaire lui a proposé une solution : acheter un autre modèle mais 5.000€ plus cher et avec moins d’options. Hors de question pour Emmanuel.
"Cas isolé"
Après l'intervention de RMC, le concessionnaire va faire une offre à Emmanuel offre comprenant "un soutien financier très significatif compte tenu des désagréments rencontrés", dont BMW ne souhaite pas communiquer le montant.
Le constructeur assure par ailleurs être moins touché que ses concurrents par les délais de fabrication rallongés, mais "il existe encore certains cas isolés" explique le groupe, qui s’excuse auprès d’Emmanuel.