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Cycliste tué à Paris: "La route ne doit pas être la jungle", défend le ministre des Transports

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Après la mort de Paul, écrasé par un SUV en plein Paris alors qu'il circulait à vélo, le ministre des Transport François Duroflay a rencontré les associations de cycliste et appelle à la cohabitation pour que la route ne devienne pas "un jungle". Pour apaiser les tensions entre automobilistes, cyclistes et piétons, il veut miser sur l'éducation.

Une semaine après la mort de Paul, ce jeune de 27 ans écrasé en plein Paris alors qu'il circulait à vélo sur une voie cyclable par un homme au volant de son SUV, le ministre délégué aux Transports François Durovray a reçu les associations de cyclistes lundi. Objectif, réconcilier les voitures et les vélos alors que la cohabitation entre automobilistes et cyclistes est parfois difficile dans certaines grandes villes.

"La mort de Paul Vary a suscité une émotion immense et légitime et c'est normal que je reçoive les associations de cyclistes", assure ce mardi sur RMC et RMC Story le ministre des Transports. "Il faut en tirer les leçons collectivement", poursuit-il évoquant les pistes à suivre pour éviter qu'un tel drame ne se reproduise.

L'invité du jour : François Durovray - 22/10
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"Il y a la question des aménagements cyclables avec les pistes qui se développent mais il y a aussi des sujets comportementaux et parfois cela donne un sentiment de jungle", poursuit le ministre. "Or, la route ça ne doit pas être la jungle", martèle François Durovray qui veut un espace apaisé où cyclistes, piétons et automobilistes puissent cohabiter.

"Il faut tout simplement que chacun respecte les règles du jeu"

Pour y parvenir, il veut miser sur l'éducation: "Il faut sans doute revoir comment dès le plus jeune âge nous apprenons aux uns et aux autres à partager la route". Le ministre n'exclut pas le volet "répression": "Il faut être vigilant face aux comportements violents" de chaque usager de la route: "Il ne faut pas stigmatiser un usager de la route par rapport à un autre, il faut tout simplement que chacun respecte les règles du jeu"

"Tout le monde ne respecte plus les règles de la route et avec Bruno Retailleau le ministre de l'Intérieur, nous allons mettre en place une mission contre les violences et pour protéger les usagers de la route", poursuit François Durovray. Avec à la clé une éventuelle évolution des règles "pour que la route soit un espace apaisé où tout le monde se sent protégé".

"Il faut répondre à l'impunité sur la route en cas d'agressivité routière", appelle Marion Soulet, porte-parole de l'association Paris en Selle qui a rencontré le ministre des Transports ce lundi. "En cas d'agressivité routière, il faut faire comme les grands excès de vitesse et confisquer le véhicule. Il faut qu'on puisse prendre nos plaintes et les instruire beaucoup mieux.

"Cette mission est un point de départ et marque le fait que cette mobilisation commence tout juste. Derrière il faudra un engagement gouvernemental et un suivi à la hauteur de l'engagement suscité", espère-t-elle.

L'automobiliste responsable de la mort de Paul écroué

Alors qu'il circulait en plein Paris sur une voie cyclable le 15 octobre dernier, Paul Vary, 27 ans, avait été écrasé, vraisemblablement volontairement, par un automobiliste qui se circulait sur cette voie cyclable et qui avait déjà commis plusieurs infractions au code de la route.

Selon les premiers éléments, la voiture aurait roulé sur le pied du cycliste qui aurait tapé sur le capot du véhicule pour prévenir le conducteur. Celui-ci, âgé de 52 ans, aurait d'abord reculé dégageant le pied de la victime, avant de reprendre sa marche avant vers le cycliste, l'écrasant au passage.

Interpellé dans la foulée, il a été mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire ce mardi.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC