Des chauffeurs nantais conduisent en jupe pour réclamer le port du bermuda: "Il fait 50° dans nos bus"

- - (Photo d'illustration) - Flickr - Gigabus72
Hermann Urvoy, 44 ans, chauffeur de bus dans l'agglomération de Nantes depuis onze ans.
"Lundi, nous nous sommes donnés rendez-vous dans un lieu stratégique de l'agglomération de Nantes. Un lieu d’échange où les bus et le tram-train se croisent chaque jour. Et donc où les passants sont nombreux. Six d’entre nous sont arrivés en jupe. Des jupes qui arrivaient à hauteur des genoux.
Nous les hommes, nous n'avons que le pantalon pour travailler. Le bermuda comme le pantacourt sont interdits. Mais les femmes, elles, peuvent venir en jupe.
En période de canicule, nous souffrons énormément. Le soleil tape sur les vitres des bus. La température monte parfois jusqu'à 50 degrés. On ne peut pas bouger. On est coincé entre notre volant et ces vitres qui transforment le bus en four.
Des bus non climatisés
En plus, notre uniforme est de couleur foncée, comme le siège. Alors avec la réverbération des rayons du soleil et ces couleurs vestimentaires, les conditions de travail deviennent très vite insupportables. Et passer huit heures là-dedans, c’est tout bonnement insupportable. Parce que, en plus, la plupart des bus ne sont pas climatisés. Les nouveaux oui, mais ils ne sont pas nombreux, pour l'instant. Résultat, notre travail est très compliqué dans ces conditions.
Oui, le règlement ne nous empêcherait pas de venir travailler en jupe, mais l’idée n’est pas là. On veut juste pouvoir travailler dans de bonnes conditions. Et personnellement, je ne comprends pas pourquoi le bermuda n’est pas autorisé quand il fait aussi chaud.
Après cette journée, nous n'avons pas eu de retour de la direction. Et avec cette chaleur, il va falloir trouver une solution rapidement. Parce que là ce n'est plus possible. Cette action n’est donc que la première. En venant en jupe, ça interpelle les gens. Les clients sont venus nous voir. Le côté symbolique était très important. Et peut-être que cela fera bouger les lignes."