Frappes en Iran: pourquoi la filière pétrolière ne se dit "pas inquiète" pour les prix à la pompe

Après les frappes américaines sur ses installations nucléaires, l'Iran menace de bloquer le détroit d'Ormuz, bras de mer où circulent de nombreuses marchandises et notamment le pétrole iranien. Le guide suprême iranien Ali Khamenei doit encore acter la décision prise par le gouvernement à Téhéran, 8e producteur de pétrole mondial.
De quoi laisser le marché pétrolier dans l'incertitude, provoquée par les bombardements massifs israéliens qui ont précédé les opérations américaines. Mais les professionnels du secteur se disent confiants quant à une stabilisation des prix de l'essence.
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Du moins, jusqu'à cet été: "On n'aura pas d'augmentation considérable", assure ce lundi sur RMC et RMC Story, Olivier Gantois, président de l'UFIP (Union française des industries pétrolières). "L'impact sera très limité cette semaine. Je pense que les prix qu'on a actuellement vont rester stables jusqu'à l'été", anticipe-t-il.
"Je ne suis pas inquiet, ce qui ne retire rien au drame de la situation militaire dans la région. Cela fait des années qu'on constate qu'aucune des puissances de la région, ni l'Arabie Saoudite, ni l'Iran, ni même les USA et la Chine, ne souhaitent que le conflit dégénère en conflit pétrolier", précise le patron de la filière du pétrole en France.
"Le blocage n'aura pas lieu"
Si le Parlement iranien s’est dit favorable à la fermeture du détroit d’Ormuz, c'est au conseil suprême de sécurité du pays de décider. La fermeture militaire de ce passage maritime stratégie de 30 à 40 km de large situé entre l’Iran et Oman et par lequel un cinquième de la production mondiale, revient donc à l'ayatollah Ali Khamenei
"Par l'absence de volonté de dégénérescence du conflit, je pense que le blocage n'aura pas lieu, personne n'y a intérêt et personne ne le souhaite", insiste Olivier Gantois, rappelant que les cours du pétrole n'ont pas flambé après les premières frappes israéliennes.
Car l'Iran dépend économiquement de ces flux pétroliers "et cela fait des années que Téhéran travaille à la pacification des relations dans la région", explique Olivier Gantois. "Les Américains ont compris le problème en disant aux Chinois que la Chine serait la première victime de la fermeture du détroit d'Ormuz", croit savoir le professeur de criminologie Alain Bauer.
Autre preuve écartant une flambée de l'essence à la pompe, ce lundi matin, le prix du baril de pétrole avait augmenté de 2 dollars sur les marchés asiatiques, "une hausse très modérée", assure Olivier Gantois. "On n'aura pas d'augmentation considérable les automobilistes sont très sensibles au prix à la pompe, les attaques de la nuit dernière auront un impact très limité sur les prix à la pompe", anticipe-t-il encore une fois.
Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a mis l'Iran en garde contre la tentation de bloquer ce détroit.