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L'Iran menace de bloquer le détroit d'Ormuz, plaque tournante du pétrole, après les frappes américaines

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Téhéran prépare sa riposte après les frappes américaines menées dans la nuit de samedi à dimanche. Parmi les actions possibles, il y a la fermeture du détroit d'Ormuz. Une voie stratégique pour le pétrole mondial dont le blocage validé par le Parlement iranien dimanche ne serait pas sans conséquence.

La République islamique promet "des conséquences irréparables" aux États-Unis, qui ont franchi, d'après l'Iran, "une ligne rouge majeure" dans la nuit de samedi à dimanche. Le président américain, Donald Trump a confirmé dimanche avoir infligé des dégâts monumentaux aux sites nucléaires iraniens, bombardés dans la nuit de samedi à dimanche dans une opération baptisée “Marteau de Minuit”.

Des frappes sur trois sites menés à l'aide de bombardiers pouvant tirer de puissantes bombes anti-bunker.

Mais l’Iran ne compte pas rester sans action. Parmi les actions possibles, la fermeture du détroit d'Ormuz par où circule un cinquième du pétrole mondial. La décision n'est pas encore actée, mais le Parlement iranien a déjà donné dimanche son feu vert pour un blocage.

Une balle dans le pied pour les iraniens?

Le détroit d'Ormuz, large de 40 km à son point le plus étroit, est un point de passage très stratégique situé entre l'Iran et Oman. 20 millions de barils de pétrole circulent ici chaque jour. Bloquer le détroit en minant le passage ou en bombardant les navires est donc la dernière carte à jouer pour l'Iran selon Adel Bakawan, chercheur associé à l'Ifri et auteur de "La décomposition du Moyen-Orient”.

“C’est 20% du pétrole mondiale qui passe par cette zone-là. C’est une carte de pression considérable. Maintenant, ça veut dire que les Américains seront dans l’obligation d’intervenir militairement et donc il est peu probable que les Gardiens de la révolution iranienne ferment le détroit d’Ormuz”, estime-t-il.

Surtout que ce blocage irait aussi à l'encontre de leurs propres intérêts, ajoute-t-il. Puisqu'entre 80 à 90% du pétrole iranien est exporté en Chine via le détroit d'Ormuz. Le risque, dit le chercheur, c'est de signer la mort d'une économie iranienne déjà à terre.

Amélie Courtet avec Guillaume Descours